À Enghien, ce 16 novembre, ont été vendus les papiers Nordau. Deux lots étaient consacrés à l’Affaire, ensemble de lettres à son épouse à propos du procès de Rennes.Correspondance adressée à sa femme datée et localisée à Rennes 9 lettres autographes in-12, 4 pp. chaque, datées du 6 Aout 1899 au 23 aout 1899 Max Nordau était à Renne pour couvrir en tant que journaliste le procés en révision du Caitaine Dreyfus. Comme Herzl, ce procés contribuera à lui ouvrir les yeux sur l’échec de l’assimilation et l’orientera vers le Sionisme. Lettre du 7 Aout 1899 extraits : …Mais de ma vie je n’oublierai l’émotion poignante que je ressentais quand on introduisait Dreyfus. Quelle tragédie ! Lettre du 8 aout 1899 extraits : … Je suis allé chez B. Lazare qui ne sait rien ou ne veut rien dire. Extraits de la lettre du 9 Aout 1899 : 3…Et dire que Dreyfus a peut être aussi aimé sa petite fille et qu’elle lui a été arrachée pendant près de 5 ans et que bien souvent il a du croire qu’il ne la reverrait jamais….Il circule de mauvaises nouvelles. Le huis clos durera peut-être jusqu’à lundi.
Plus de 20 lettres autographes, signées pour la plupart et rédigées pour la plupart sur 4 pp. In-12 Cette correspondance qui alterne le récit prosaïque du jour à jour et le récit de la vie d’un écrivain et homme de théâtre frappe par sa spontanéité et sa qualité d’écriture. Environ une quinzaine de lettre sont écrites depuis Rennes entre Aout 1899 et Septembre 1899. Nordau y couvre le procès Dreyfus. Il y fait le récit de son séjour et parle du procès. Dans sa lettre du 17 Aout 1899, il dit par exemple : « »Impossible de te décrire mes sentiments en présence des témoins, des juges, du commissaire, du gouvernement, du public, de tout. Je te jure qu’il n’existe aucun bagne au monde où il y a tant de bas et abjects criminels réunis qu’ici ; tous ! tous!… Et cette hideuse femelle, la veuve Henry… Si tu voyais cette créature de crime et de mensonge. » ». Dans une autre lettre datée du 22 Aout : « »Le cas de Dreyfus se présente de plus en plus mal. Pour moi, il n’y a pas de doute que les juges sont décidés à condamner. ils sont entièrement dévoués à la bande des faussaires… » » Dans un lettre datée du 1 er septembre 1899 : « »… Je suis sûr de l’acquittement, maintenant. Deux officiers juifs, Bernheim et Carvalho, ont été tellement héroïques aujourd’hui qu’ils me concilient presque avec la race abjecte des juifs français…. C’est un Lazard, mais il est intelligent ce Lazard.