Un petit mot que nous envoie Carole Sandrel :
On entend des choses étranges, parfois en écoutant les Radios ! France-Info, par exemple, annonçait, le 16 mars dernier, dans sa séquence matinale des « Outre – Mer » que la « Maison Bleue » à Saint Laurent du Maroni, venait de recevoir l’honneur d’être classée Monument Historique, par décret du ministère de la culture paru au J.O du 13 mars 2014.
Cette « maison bleue » avait pour fonction d’héberger les bagnards ayant fini leur peine, mais néanmoins contraints de rester à Cayenne pour une période égale à celle de leur internement… La double peine !
En donnant cette information, la journaliste ajoutait que d’autres bâtiments pénitentiaires de Guyane avaient déjà été classés, dont « la maison de Dreyfus » ; à l’énoncé « maison » de Dreyfus j’ai sursauté. De quelle « maison » s’agit-il ? Une maison de campagne peut-être….
Je galège. A l’ïle du Diable, Dreyfus fut interné dans une « case » dénuée du moindre confort (par exemple, il ne disposait pas de couteau, de peur qu’il n’en fît un outil pour se construire on ne sait quel véhicule d’évasion), dans un environnement totalement désert, en dehors de la garnison de gardiens totalement dévolus à son gardiennage, vide d’animaux, car on avait même fait évacuer les moutons, craignant que le prisonnier – pourtant entravé en permanence – ne s’évadât à la nage sur le dos d’un de ces animaux. Bref, cette « maison » de Dreyfus n’a fait tousser personne, à France Info : normal, puisque nos législateurs pleins de pudeur avaient déjà employé ce terme, lorsque la case de l’ïle du Diable fut classée aux Monuments Historiques en 1987, sous l’intitulé « Maison de Dreyfus ».
Carole Sandrel
La tentation est grande d’ironiser un peu en montrant, par exemple, cette image (1) de Dreyfus devant sa maison, prenant le frais dans son jardin avec un ami ou ce dessin d’un prototype (2) d’un lit tout à fait révolutionnaire et bien adapté aux réalités tropicales…