Vu sur le catalogue de la librairie Arts et Autographes, ces 4 lettres de 1916 :
— 31 janvier 1916, enveloppe jointe. Il a reçu son petit mot du 28 et « espère que vous profiterez bien de votre voyage, et que le soleil, que nous ne voyons guère ici, vous accompagne dans vos promenades. […] Nous venons d’avoir une nuit plutôt agitée. Après la première incursion d’un Zeppelin samedi soir sur Paris, un second Zeppelin est venu hier soir, mais n’a pu dépasser Montmorency. Il nous a gratifié d’un nombre considérable de bombes qui, par un hasard merveilleux, n’ont produit ni dégâts matériels, ni atteintes aux personnes. Dix énormes bombes incendiaires sont tombées dans un champ à 500 m environ de mon logement. »
— 15 février 1916. Il a reçu sa gentille lettre. « Tu peux constater ce qu’est une installation sommaire. On n’y a pas toutes ses aises et ce n’est pas fait pour y habiter d’une façon constante. Maman est venue déjeuner avec moi dimanche ; elle a vu mon logement et a pu également constater combien l’humidité y règne. Tu es aussi plus proche de la ligne de combat et te rendre ainsi mieux compte de toute l’horreur d’une guerre que nous n’avons pas cherchée mais qu’il faut soutenir avec ténacité jusqu’au bout pour délivrer l’Europe de ce cauchemar qu’est le règne de l’hégémonie prussienne, c.à.d. celui du droit de la force. »
— 2 mars 1916. « Nous n’avons toujours pas de nouvelles de Pierre mais je sais que toutes les correspondances de cette région sont arrêtées en ce moment, et tout le monde est dans les mêmes conditions. »
— Dimanche 11 mars [1916]. « Je suis heureux de savoir que ta santé est toujours bonne ; tu vas être bientôt au bout de tes peines. […] La boue est effroyable sur les routes. Je vais cependant faire une bonne promenade à cheval. […] La réception du Rat a-t-elle été brillante ? »