Comme l’interface de Gallica est pour ce titre pour le moins curieuse, on trouvera à la suite les liens pour chaque année :
Créé aux premiers jours de janvier 1898, sans doute avec le concours du Comité de défense contre l’antisémitisme, il était dirigé par Henri Deloncle, chartiste, chargé de cours aux Langues orientales, ancien membre de la Ligue des patriotes et éditeur de Paul Déroulède qu’il avait quitté à l’époque du boulangisme. Devenu journaliste, Deloncle avait été, après un séjour en Argentine (où il avait fait faillite), secrétaire de l’Agence nationale et rédacteur parisien de L’Indépendance belge. Ce nouveau Droits de l’homme, dont le premier numéro fut publié le 9 janvier, ne se voulait « d’aucune secte, sauf de la République[1] ». Journal de combat, volontiers violent, il se proposait de fustiger les démagogues – Rochefort, Drumont, Judet, Millevoye, Vervoort, etc. – et prit dès le début le parti de la révision du procès de 1894, de la culpabilité d’Esterhazy et de l’État-major deux fois coupable : en 1894 d’avoir fait condamner un homme qu’il savait innocent et maintenant de protéger un coupable qu’il s’apprêtait à faire acquitter. Plus tard, Ajalbert qui en fut une des principales plumes, se souviendra de ce « “corsaire” » : « Nous faisions la “guerre de course” sur un voilier de fortune, entre les bâtiments de haut bord, comme l’Aurore où commandait Clemenceau. »[2]
[1] Henri Deloncle, « Programme », Les Droits de l’homme, 9 janvier 1898.
[2] Ajalbert, Les Mystère de l’académie Goncourt, Paris, J. Ferenczi et fils éditeurs, 1929, p. 179.