A Cholet, dans le Maine-et-Loire, on pouvait lire il y a quelques jours encore le graffiti suivant :
Dreyfus coupable 445 !!! L’Action française, qui tient colloque et manifeste tranquillement dans les rues reprend ses vieux refrains, les plus éculés. Elle nous replonge en 1906-1910, à l’époque où elle vandalisait les murs de France de ses 445, allusion au code de procédure criminelle dont elle accusait, avec les arguments fallacieux et falsifiés dont elle s’était fait la spécialité, la Cour de cassation d’avoir falsifié le texte pour réhabiliter Dreyfus.
En 2023, l’Action française reprend ses vieux combats et le programme que dès le 14 juillet 1906, deux jours après la réhabilitation de Dreyfus, Maurras annonçait à l’ami Barrès :
[…] n’est-ce pas que la pompe des cérémonies, la violence des haines, montrent bien à quel point nous avions raison et combien cette affaire était et est vitale pour nous ? À bas les Juifs ! À bas les Juifs ! Je vous serre la main et j’ai grand plaisir à cela.
[…] Nous allons la réviser, n’est-ce pas ?
Cela s’inscrit dans un contexte plus larges d’actions de l’extrême-droite dans le grand Ouest. Il y a eu l’affaire très médiatisée du maire de Saint-Brévin les Pins, mais il y en d’autres. Un article du Monde d’aujourd’hui (14 juin 2023) fait le point là-dessus.