Un colloque sur L’Antisémitisme en France XIXe-XXIe siècle

L’Antisémitisme en France XIXe-XXIe siècle
10-12 mars 2016
Colloque au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et à la Bibliothèque nationale de France
 Avec le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah, de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.  En partenariat avec France Culture
Coordination scientifique Dominique Schnapper, Ecole des hautes études en sciences sociales, présidente du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ),
Perrine Simon-Nahum, CNRS, Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (Cespra) et Paul Salmona, directeur du mahJ

Les attentats de janvier 2015 et la réaction républicaine qui leur a succédé ont illustré la singularité de l’histoire et de la place des juifs en France. Emancipés les premiers, intégrés dans la société civile tout au long du XIXe siècle, ils y ont en même temps suscité les mouvements d’hostilité parmi les plus violents. L’Affaire Dreyfus et la montée du nationalisme ont fourni au mouvement antisémite quelques-uns de ses théoriciens les plus virulents. Quant à la période de l’entre-deux-guerres et au régime de Vichy, ils ont mis en lumière, à travers l’avènement de l’antisémitisme d’État, ce qu’avaient en commun la haine ancestrale du juif et le combat contre la République. Banni de l’espace public depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’antisémitisme a ressurgi à la faveur du négationnisme dans les années 1970, mais aussi des mouvements antimondialistes. Il s’est ré-enraciné dans notre espace politique parallèlement à la montée du Front national, s’exposant désormais au grand jour dans des manifestations publiques. La manifestation « Jour de colère », le 26 janvier 2014, et les manifestations pro-palestiniennes de l’été 2014 ont mis en évidence la jonction de l’antisionisme et des mouvements des banlieues avec les mouvements extrémistes de droite. D’Alain Soral à Dieudonné, d’Internet aux « territoires perdus de la République », l’antisémitisme s’impose désormais comme l’un des défis majeurs auxquels doivent répondre les républicains.
Comment comprendre qu’au XXIe siècle l’antisémitisme demeure l’une des représentations du monde les mieux partagées ? Que nous enseigne notre histoire nationale au regard de ses manifestations actuelles ? Quelles réponses y apporter ?

  Jeudi 10 mars après-midi- Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
15h : Introduction. Dominique Schnapper, présidente du mahJ, Le tournant de l’affaire Dreyfus
Présidence de séance : Emmanuel Laurentin, producteur de La Fabrique de l’Histoire sur France Culture
15h30 : « Affronter l’antisémitisme en France ? Le moment de l’affaire Dreyfus » par Vincent Duclert, Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron.
16h : « L’antisémitisme son histoire et ses causes de Bernard Lazare » par Philippe Oriol, Société internationale d’histoire de l’affaire Dreyfus
16h30 : « L’antisémitisme français au regard de l’antisémitisme allemand » par Steven Englund, Zentrum für Antisemitismusforschung, Berlin.
17h-17h30: pause
17h30 : « Edouard Drumont, figure de l’antisémitisme » par Grégoire Kauffman, Institut d’études politiques, Paris.
18h : « Du bon usage du passé appliqué au présent. A la lumière de Pierre-André Taguieff » par Dominique Schnapper, présidente du MAHJ.
18h30 : « Quelques réflexions sur l’antisémitisme actuel et ses réponses » par Dan Arbib, Ecole normale supérieure, Paris.

 

Vendredi 11 mars -Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
9h30 : synthèse de la journée du 10 mars
Les années 1930. Figures françaises de l’antisémitisme
Présidence de séance : Michel Marian, Institut d’Etudes politiques, Paris.
10h : « Les écrivains des années 1930 » par Danièle Cohen-Levinas, université de Paris-Sorbonne.
10h30 : « L’antijudaïsme dans l’Algérie coloniale ou les Juifs entre deux hostilités » par Joëlle Allouche-Benayoun, CNRS, Ecole pratique des hautes études.
11h: « La crise de Munich : un pic d’antisémitisme dans les années 1930 » par Emmanuel Debono, Ecole normale supérieure, Lyon, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes.
11h30- 12h : pause
12h : « Antisémitisme et politique d’État antisémite sous Vichy » par Laurent Joly, CNRS Centre de recherche d’histoire quantitative.
12h30 : « La pensée “scientifique” antisémite » par Carole Reynaud-Paligot, New York University, Paris, université de Franche-Comté.

 De l’antisémitisme comme représentation du monde
Présidence de séance : Brice Couturier, France Culture
14h30 : « Les invariants antisémites de la pensée française » par Marc de Launay, CNRS, Ecole normale supérieure, Paris.
15h : « L’antisémitisme à l’extrême droite » par Jean-Yves Camus, Institut de relations internationales et stratégiques.
15h30 : « L’antisémitisme au regard de la psychanalyse » par Jean-Pierre Winter, psychanalyste.
16h- 16h30 : pause
16h30 : « L’antisémitisme dans la gauche radicale » par Philippe Raynaud, Université Panthéon-Assas.
17h : « De Sartre à Aron : le moment Poliakov » par Perrine Simon-Nahum, CNRS, Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron.

Samedi 12 mars- Bibliothèque nationale de France
9h30 : synthèse des journées du 10 et 11 mars
Les nouveaux terrains de l’antisémitisme
Présidence de séance : Bruno Racine, président de la Bnf
10h : « L’antisémitisme chez les jeunes musulmans » par Günther Jikeli, Indiana university, Bloomington, et Institute for the Study of Anti-Semitism and Global Policy, New York.
10h30 : « Le négationnisme : une invention française ? » par Valérie Igounet, CNRS, Institut d’histoire du temps présent.
11h : « Incidences du conflit israélo-palestinien dans le développement d’un nouvel antisémitisme en France » par Frédéric Encel, Institut d’études politiques, Paris.
11h30- 12h : pause
12h : « L’antisémitisme, un fanatisme contemporain ? » par Paul Zawadzki, Université Panthéon-Sorbonne, Centre de recherche « sens, éthique, société ».
12h30 : « Dieudonné, Soral et les réseaux sociaux » par Frédéric Haziza, journaliste, La Chaîne parlementaire.

Comment répondre à l’antisémitisme ?
Présidence de séance : Dominique Schnapper, présidente du MAHJ
14h30 : « La déscolarisation des élèves juifs de l’enseignement public français : un témoignage » par Jean-Pierre Obin, inspecteur honoraire de l’Education Nationale.
15h : « L’enseignement de la Shoah : effets positifs ou effets pervers ? » par Georges Bensoussan, Mémorial de la Shoah.
15H30 : intervention à confirmer.
16h : « L’enquête “Perceptions et attentes de la population juive. Le rapport à l’autre et aux minorités”, réalisée par l’Ipsos et la Fondation du judaïsme français en 2015 » par Chantal Bordes-Benayoun, CNRS, Laboratoire interdisciplinaire « Solidarité, Sociétés, Territoires ».
16h30-17h : pause
17h : « Trois réflexions sur l’antisémitisme » r Marc Crépon, CNRS-Ecole normale supérieure, Paris.
17h30 : « Quelles perspectives pour le dialogue judéo-musulman ? » par Bernard Godard, Ministère de l’Intérieur, bureau des cultes.
18h : « L’évolution de la théologie catholique à l’égard des juifs » par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.