Les PUR viennent de nous livrer une version condensée de la thèse de doctorat d’Emmanuel Naquet sur la Ligue des droits de l’homme, étudiée de sa fondation à la défaite de 1940.
Un livre tout à fait formidable de précision et de justesse et une très bonne synthèse du dreyfusisme pour expliquer dans quel cadre fut fondée la LDH. Mais si tout cela était finalement, dans ses grandes lignes, connu, le livre vaut surtout, en ce qui concerne la seule Affaire, pour le détail de ce que fut son action dans le combat pour la réhabilitation du capitaine et, au-delà, contre toutes les injustices. Si nous n’aurons pas ici l’audace de relever les quelques erreurs de prénoms et de cotes qui se trouvent dans son texte, on regrettera toutefois que le parti pris de renvoi systématique vers d’autres travaux, en note, concernant les noms cités, ne sélectionne pas toujours les meilleures sources, oubliant quelques études fondamentales pour leur préférer des trravaux de seconde main de moindre qualité, voire de renvoyer vers quelques ouvrages ou quelques articles qui mériteraient d’être oubliés à jamais (nous pensons par exemple à Limor Yagil et ses études plagiées un peu partout). De même, si certains point mériteraient d’être précisés (sur les listes de protestation, la fantasmatique réunion du 19 février 1898), on pourra aussi regretter que l’éclatement du camp dreyfusard comme l’épisode des lettres aux journaux de Dreyfus, en 1909-1911, deux moments dans lesquels la LDH eut un rôle à jouer, ne soient pas évoqués. Mais qu’importe tout cela. Emmanuel Naquet nous donne ici à lire un livre tout à fait formidable et Le livre sur la LDH qui est aussi une des meilleures études sur le camp dreyfusard.
Emmanuel Naquet, Pour l’Humanité. La Ligue des droits de l’homme de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940, Rennes, PUR, 29 €.