Chez L’Harmattan, vient de paraître cet affaire Zola-Dreyfus. Le Vortex et la Trombe (24 €).
Il est dommage que l’auteur, rééditant son livre paru à compte d’auteur en 2002, n’ait pas jugé utile de regarder du côté des livres publiés entre temps pour enrichir son propos, éviter les idées reçues dont la plupart sont reprises et corriger les trop nombreuses erreurs qui émaillent le texte. Dommage, surtout, qu’il n’ait pas repris le titre de 2002 qui constitue sans doute le meilleur et le plus intéressant dans son livre : « L’affaire Zola-Dreyfus vue d’Angers ». L’étude de la presse de Maine-et-Loire constitue en effet le grand intérêt du livre. Car le reste, en effet, la narration de l’Affaire, n’est pas d’un grand intérêt, qui reprend sans originalité, sans apport, tout ce qui est dit et parfois ce qui est dit de pire. On s’étonnera ainsi d’y voir apparaître comme une réalité cette invraisemblable « lettre d’Alsace » (p. 47-48) comme on se demandera ce que veut dire l’auteur quand il écrit que « Plus d’un siècle après l’Affaire, Alfred Dreyfus continue à être considéré par les historiens comme parfaitement innocent, même s’il a peut-être collaboré, occasionnellement, avec le Service de renseignements » (p. 207). D’où vient cette histoire de collaboration et que signifie ce « même » ? Est-ce à dire que Dreyfus ne serait pas si innocent que ça ? Et comment peut-on encore dire qu’Esterhazy est « probablement » le véritable coupable ?
En parallèle, et chez le même éditeur, Jean-Jacques Tur a publié un second volume, Bibliographie – Chronologie – Dictionnaire (13 €) qui ne nous apporte pas grand chose. Il ne remplacera ni le répertoire de Desachy ou la chronologie de mon Histoire de l’affaire Dreyfus de 1894 à nos jours, ni la bibliographie de Desachy, celle de Lipschutz, celle de Vincent Duclert (en ligne) ou celle de MIchel Drouin…