L’historiographie française s’est penchée et se penchera encore sur l’Affaire Dreyfus[1]. L’arrestation d’Alfred Dreyfus en 1894 pour trahison au service de l’Allemagne, sa condamnation abusive provoquée par les manigances de l’État-major et la presse antisémite, la campagne acharnée de sa famille pour le réhabiliter, la découverte du véritable coupable, l’intervention d’Émile Zola dont le prestige de romancier donna à l’Affaire une résonance mondiale et déchaîna les passions des deux camps, la flambée d’antisémitisme et de nationalisme qui suivis à la publication de « J’Accuse… ! », la mobilisation des intellectuels pour la révision du procès, la fin en queue de poisson de ce second procès qui vit Dreyfus sortir du tribunal de Rennes coupable aux yeux des juges mais libre de continuer son combat jusqu’à sa réhabilitation. Entre les tentatives de coup d’État des antidreyfusards, les conflits idéologiques afin de justifier la défense ou la dénonciation de Dreyfus, la flambée d’anticléricalisme qui reprit de plus belle à la faveur du conflit provoqué par l’Affaire jusqu’à mener à la séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’Affaire est vite devenue un pilier de l’histoire politique du XIXe siècle, un mythe fondateur de la république, et un lieu d’étude privilégié de la pensée intellectuelle française.
La presse mexicaine et l’Affaire Dreyfus : à la recherche de la France idéale
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