Nous avons publié récemment un ensemble extraordinaire – dont on a du mal à comprendre qu’il soit resté si longtemps inédit – de notes de Dreyfus à destination de son avocat (voir ici). Quatre pièces manquaient, extraites en 1899 pour la Cour de cassation et que nous n’avons pas retrouvées dans le fonds BB19 . Elle avaient été publiées – la chose nous avait échappé – en mai 1899 dans Le Figaro (la première) et dans Le Paysan français (les trois suivantes) et reprises par la presse dreyfusarde. Il s’agit de quatre notes écrites pendant le procès.
Philippe Oriol
XVIIbisNote Mon cerveau se refuse parfois à comprendre une arrestation aussi arbitraire. |
XXIbisNote La thèse est nouvelle. La lettre1 date maintenant du mois d’août. Or, au mois d’août, il ne pouvait y avoir aucun doute sur l’époque de mon stage dans l’infanterie : les stagiaires de première année étaient dans les régiments depuis le 1er juillet ; ils devaient y rester jusqu’au 1er octobre, époque à laquelle nous devions les y remplacer pour rester dans les régiments jusqu’au 1er janvier2. __________ |
XXIterNote Après là première déposition du commandant Henry, assez anodine, le commandant du Paty de Clam l’a fait rappeler à la barre. Le commandant Henry a fait alors une déclaration terrible, mais sans aucune preuve. C’est une infamie que de venir faire une déposition pareille sans apporter aucun témoignage à l’appui. Accuser un officier à la barre sans apporter aucune preuve, c’est monstrueux. |
XXIquaterNote Tous les témoignages s’accordent à reconnaître que je montrais volontiers mes connaissances je ne les cachais donc pas, au contraire. Sont-ce là les allures d’un espion qui sait trop bien ce qu’il risque ? J’ai toujours agi avec une franchise absolue tous les témoins entendus l’ont déclaré. |
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