Musique Michel Legrand · Livret Didier van Cauwelaert
Mise en scène et lumière Daniel Benoin
Création mondiale · Avec [distribution en cours], les Chœurs et l’Orchestre de l’Opéra de Nice · Décor Jean-Pierre Laporte · Costumes Nathalie Bérard-Benoin · Vidéo Paulo Correia · Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur, Opéra de Nice
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« L’Histoire-canon ». Au sujet de quelques ouvrages « du doute et du soupçon »
Georges Sorel, dans La Révolution dreyfusienne, écrit que « l’affaire Dreyfus ne mérite vraiment d’être racontée en détail que dans la forme du roman-feuilleton[1] ». Elle s’y prête assurément en ce qu’elle en contient tous les ingrédients : des personnages fortement typés, des héros et des traîtres, des morts énigmatiques, de constants rebondissements, des secrets et des révélations qui ne pouvaient qu’exciter les imaginations. Exciter l’imagination, sans doute, mais aussi le goût de la réclame de quelques-uns qui se fixèrent la mission de nous dire ce que nous ne savons pas et qui à vrai dire ne nous intéresse que rarement. Aux « mystères » qui existent, et qui sont assurément à relativiser, il fallait donc en ajouter d’autres pour découvrir quelques vérités cachées et dire le fin mot de l’histoire. Reprenons donc la lecture de ces trop nombreux ouvrages « du doute et du soupçon », comme le dit très justement Vincent Duclert, « élucubrations les plus futiles proférées du haut de l’érudition la plus revendiquée et la moins solide sur les “mystères cachés” de l’Affaire et de Dreyfus »[2].