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Le bordereau : vrai ou faux document ?

Dans les nombreuses publications que suscite la sortie du J’accuse de Polanski, il n’est pas rare de lire que le bordereau est un faux commis par l’État-major. Le bordereau, personne ne peut discuter sérieusement cela aujourd’hui, est un document authentique, celui qui lancera toute l’Affaire. Et cette réalité tombe sous le sens. En effet, s’il avait été avait été un faux, Esterhazy serait alors innocent et la découverte de Picquart serait sans fondement puisqu’elle repose tout entière sur l’identité d’écritures. Mais surtout par quel miracle ce faux aurait-il été de la main d’Esterhazy ? Est-ce à dire qu’il aurait été complice de sa fabrication ? Qu’il était un agent double ? Et donc innocent ? Que l’État-major n’aurait pas commis, en le protégeant et en refusant de réviser le procès de Dreyfus, un crime contre le droit et la justice ? Allons, allons…

L’affaire Dreyfus à la une.

Une exposition à Rennes, du 4 novembre au 12 décembre (4 Bis, boulevard des Alliés).
10 unes de presse pour dire l’Affaire.
En notant un passage un panneau qui présente Le Matin du 10 novembre 1896 et la publication du bordereau qualifié de « faux ». Non ! le bordereau fut un document authentique ! Et comme cette erreur semble être une tendance du moment, nous y reviendrons…

 

L’affaire Dreyfus dans Valeurs actuelles : un articulet pour le moins étonnant…

Publié le 2 février sur le site de Valeurs actuelles et signé Christian Brosio, un curieux article consacré à Esterhazy et tiré : « Considéré comme le véritable coupable dans l’affaire Dreyfus… » Ce « considéré » est déjà inquiétant mais plus encore l’est le papier :

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Quelques ouvrages consultables et téléchargeables

En plus de l’importante bibliothèque numérique que nous signalions il y a bien longtemps (voir ici), quelques ouvrages trouvés sur Manioc, bibliothèque numérique Caraïbe, Amazonie, Plateau des Guyanes :
Jean Hess, A l’Ile du Diable : enquête d’un reporter aux îles du Salut et à Cayenne ;
Paul-Marie-Armand Beuverand de la Loyère, Forçats et proscrits  ;
Auguste Liard-Courtois, Souvenirs du bagne ;
et Scio, Dreyfus confondu : l’empreinte, les faux Esterhazy, le télégramme Panizzardi.

Le bordereau est-il parvenu à Schwartzkoppen ?

Dans nos réflexions, qui sont aussi une réponse, relatives à ce que nous voulons considérer (et continuer à considérer) comme des « thèses fantaisistes », la question ne se pose pas : le bordereau est arrivé par la voie ordinaire… Elle ne se pose pas non pas parce que nous considérons qu’elle n’a pas à se poser ou parce que nous refusons qu’elle le soit mais uniquement parce que tous les éléments qui sont toujours mis en avant pour « prouver » le contraire (que le bordereau ne serait jamais parvenu à Schwartzkoppen) ne résistent guère à l’examen.

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Les papiers Crépieux-Jamin

Gravure noir et blanc de Jules Crépieux-Jamin de trois-quart, portant un moustache fournie et un binocle. (Agrandir l'image).Les archives départementales du Pas-de-Calais ont fait l’acquisition en 2009 des archives personnelles du graphologue Jules Crépieux-Jamin (1858-1940). Celui-ci est né à Arras, mais après des études d’odontologie à Genève, c’est à Rouen qu’il s’installe afin d’exercer son activité de chirurgien-dentiste.

« L’Histoire-canon ». Au sujet de quelques ouvrages « du doute et du soupçon »

Georges Sorel, dans La Révolution dreyfusienne, écrit que « l’affaire Dreyfus ne mérite vraiment d’être racontée en détail que dans la forme du roman-feuilleton[1] ». Elle s’y prête assurément en ce qu’elle en contient tous les ingrédients : des personnages fortement typés, des héros et des traîtres, des morts énigmatiques, de constants rebondissements, des secrets et des révélations qui ne pouvaient qu’exciter les imaginations. Exciter l’imagination, sans doute, mais aussi le goût de la réclame de quelques-uns qui se fixèrent la mission de nous dire ce que nous ne savons pas et qui à vrai dire ne nous intéresse que rarement. Aux « mystères » qui existent, et qui sont assurément à relativiser, il fallait donc en ajouter d’autres pour découvrir quelques vérités cachées et dire le fin mot de l’histoire. Reprenons donc la lecture de ces trop nombreux ouvrages « du doute et du soupçon », comme le dit très justement Vincent Duclert, « élucubrations les plus futiles proférées du haut de l’érudition la plus revendiquée et la moins solide sur les “mystères cachés” de l’Affaire et de Dreyfus »[2].

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