Ce samedi 4 juin, à l’occasion du rendez-vous mensuel des Amis du musée, à la salle des Arts de Villennes-sur-Seine dès 14h30, sera proposée une projection du film de Polanski suivi d’une discussion avec Martine Le Blond-Zola, Michel Dreyfus (petit-fils du capitaine), Rémi Hatzfeld (scénariste et réalisateur) et Philippe Oriol.
Comme toujours, une réservation est nécessaire à cette adresse : contact@maisonzola-museedreyfus.com.
L’entrée est gratuite pour les Amis du musée (on peut adhérer ici) et coûte la modeste somme de 5€ pour les non-adhérents.
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Le J’accuse de Polanski, adaptation du D de Robert Harris. Compte rendu
« Il me faut des défis, sinon je me fais chier », déclarait Polanski en 2013 aux Inrockuptibles. Ce J’accuse est un de ces défis et sans doute un des plus grands. Et le réalisateur l’a, cinématographiquement parlant, parfaitement relevé en livrant une œuvre remarquablement interprétée (avec tout particulièrement un Grégory Gadebois impressionnant dans le rôle d’Henry), superbement réalisée, d’une réelle beauté formelle et que distingue une reconstitution du Paris de 1894-1899 époustouflante et quelques moments d’une incroyable tension dramatique. Ce J’accuse est au final une parfaite adaptation cinématographique d’An Officer and a Spy de Robert Harris, publié en français sous le titre de D. Comme lui, il repose sur un parti pris original, celui de ne pas voir l’Affaire sous son aspect politique – à l’exception toutefois de ces scènes de déferlement antisémite après la publication du « J’Accuse…! » qui pourraient donner l’impression que la France eut en 1898 sa « nuit de cristal » – mais de s’en tenir, à travers la vision quasi-subjective de Picquart, à la manière dont l’ancien chef de la Section de statistique découvrit le crime contre Dreyfus et comment, ainsi que le dit l’argument, « au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus ». Ainsi s’explique, et se justifie pleinement, la disparition de pratiquement tous les acteurs de l’Affaire et une quasi-unité de lieu focalisée sur les bureaux de l’État-major et les (principales) instructions et procès au cours desquels Picquart fut entendu.
Bande annonce
À paraître en octobre : un essai sur George Picquart
Le faux ami du capitaine Dreyfus. Picquart, l’Affaire et ses mythes, Grasset, sortie le 23 octobre 2019, 18 €.
Dans la mémoire collective, l’affaire Dreyfus est l’histoire d’une victime : Dreyfus, et d’un héros : Picquart.
Picquart ? Un jeune et brillant lieutenant-colonel, qui, découvrant l’erreur qui avait fait condamner un innocent, mit tout en œuvre pour la faire réparer. Une volonté qui était devenue, face aux résistances de sa hiérarchie, une obstination et bientôt un sacrifice. Pour n’avoir pas voulu se taire, pour avoir pensé que la justice et la vérité ne pouvaient s’incliner devant la Raison d’État et les intérêts particuliers des grands chefs de l’armée, Picquart avait été finalement emprisonné (324 jours de prison !) et mis hors l’armée. En 1906, après la victoire du droit, il sera réintégré, nommé général, et bientôt ministre de la Guerre dans le cabinet présidé par Georges Clemenceau.
C’est ce que nous dit la mémoire de l’Affaire. Elle ne correspond pourtant pas à la vérité historique que ce petit livre, sur la base d’une nombreuse documentation inédite, veut rétablir.
Sortie en salle le 4 décembre 2019. (27/09/2018)
Selon Le Parisien (voir ici), le tournage débutera le 26 novembre prochain pour finir en mars et le film est annoncé pour sortir le 4 décembre…
Tournage fin novembre…. (25/09/2018)
C’est ce que nous dit une annonce qui circule actuellement :
Tournage (09/09/2018)
Nouvelles du projet (19/10/2017)
Lu ce jour sur Allociné :
Depuis de longues années déjà, Roman Polanski s’efforce de mettre en chantier un film sur l’affaire Dreyfus adapté du livre de Robert Harris, « D. ». Récemment interviewé par AlloCiné, le cinéaste a confirmé que ce projet restait d’actualité. Mais les raisons qui empêchent Roman Polanski à tourner ce film sont multiples :
« Le problème du film, c’est la combinaison entre le casting et le financement. C’est un film cher et les films de cette envergure se font avec une star bankable, comme on dit vulgairement. Et les stars capables de satisfaire les financiers, je ne les vois pas dans le rôle de Picquart, qui est notre personnage principal.
A part ça, il y a une cinquantaine de rôles importants. Il faudrait qu’ils parlent tous avec le même accent dans la langue anglaise, sinon ça serait épouvantable. Car, malheureusement, il faut faire le film en anglais, ce qui est un autre problème pour moi. C’est nécessaire pour que le film soit distribuable dans le monde entier. Débloquer les moyens financiers pour produire un projet pareil est impossible si on tourne en français, ce qui est vraiment un gros problème pour ce type de sujet. Il y a plein de problèmes. » (Propos recueillis à Paris par Gauthier Jurgensen le 16 octobre 2017).
Tournage imminent (16/01/2015)
Lire ici.
Réponse de Vincent Duclert à Polanski (11/07/2014)
3Vincent Duclert vient de publier sur lemonde.fr une mise au point nécessaire après les déclarations de Polanski que nous citions dans notre précédent post (voir ici).
Alfred Dreyfus, le premier des ‘‘lanceurs d’alerte’’
Le Monde.fr | 11.07.2014 à 15h48 • Mis à jour le 11.07.2014 à 15h50 | Par Vincent Duclert (Historien)
La lecture de l’entretien accordé au Monde par Roman Polanski et le scénariste Robert Harris (Le Monde du 5 juillet 2014, supplément ‘‘Culture et idées’’) rend perplexe sur leur projet de film consacré à l’affaire Dreyfus. Entendons-nous bien d’emblée : l’historien ne prétend à aucun contrôle de véracité historique sur les créations qui prennent l’histoire comme prétexte ou référence. De grandes œuvres cinématographiques ont même permis d’entrer dans une nouvelle compréhension des événements historiques, souvent en s’éloignant du récit historien conventionnel.