Le 11 mai, dans le cadre des rendez-vous mensuels des amis de Maison Zola-Musée Dreyfus, Robert Bober viendra présenter l’excellent documentaire qu’il a réalisé et écrit, en 1998, avec Pierre Dumayet : À la lumière de « J’Accuse ».
Un film à voir !
A partir de 15 heures, salle des Arts, à Villennes (en face de la gare ; liigne J au départ de Saint Lazare ; 23 mn de train). Comme toujours, l’entrée est gratuite pour les Amis du musée et de 10 € pour les non adhérents.
Archives par étiquette : l’affaire Dreyfus
Dreyfus général
Publié il y a peu dans Le Figaro cette tribune signée de Pierre Moscovici, ancien ministre, Frédéric Salat-Baroux, avocat, et Louis Gautier, président de maison Zola-Musée Dreyfus :
Tribune
Dreyfus
Il y a cent trente ans, presque jour pour jour, dégradé, humilié mais pas brisé, le capitaine Dreyfus était débarqué à l’Ile du Diable. Plus inhumaine que le bagne, une tombe-prison dans la moiteur et l’étouffement des tropiques.
Il y restera plus de quatre ans, mille cinq cents jours, à l’isolement, coupé même de la vue de la mer par une haute palissade, lavant les tissus moisis qui lui servaient de vêtements et qui ne séchaient jamais, cuisant et mangeant une nourriture infecte sur de la tôle rouillée. Et le soir, mis au martyre des doubles fers qui enserraient ses chevilles jusqu’au sang.
Le catalogue de l’exposition du mahJ
En complément de la belle exposition du mahJ, un catalogue est disponible dont voici le sommaire (on peut le télécharger, l’agrandir ou l’ouvrir en pleine page en cliquant sur les icones présentes sous l’image). On peut se le procurer à la librairie du mahJ et à peu près partout ailleurs.
Sommaire
Alfred Dreyfus au musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Depuis le 13 mars, le mahJ présente une grande exposition qui se tiendra jusqu’au 31 août : Alfred Dreyfus. Vérité et justice. En marge de l’exposition un certain nombre de manifestations : conférences, projections, colloque. Toutes les informations : ici.
Divine Sarah Bernhardt
La sortie du film La Divine, de Guillaume Nicloux, depuis peu sur les écrans, est l’occasion de répondre à la question suivante : est-il vrai que Sarah Bernhardt soit à l’origine de l’engagement d’Émile Zola dans l’Affaire ? La source des scénaristes est assurément le livre d’Henri Verneuil, La Vie merveilleuse de Sarah Bernhardt, publié en 1942. On y apprend que Sarah Bernhardt, convaincue par Octave Mirbeau, serait venue voir Zola le 15 novembre 1897 : « La façon claire, lumineuse, irréfutable dont Sarah lui exposa les faits, fut pour lui une révélation. Dès le lendemain, il rencontrait Scheurer-Kestner et trois jours plus tard, son parti était pris : interrompant toute autre activité, il n’aurait plus d’autre but, maintenant que de faire libérer l’innocent. » (p. 226) Tout cela est très sympathique… malheureusement Mirbeau n’était alors pas engagé, Zola avait rencontré Scheurer deux jours plus tôt et cette visite de Sarah Bernhardt n’a jamais eu lieu… Après le « J’Accuse…! » inspiré à Zola par Picquart dans le Polanski, Sarah Bernhardt déterminant l’engagement de notre écrivain dans le Nicloux. Le cinéma a vraiment des raisons que l’histoire ignore ! Pour avoir exactement ce que fut l’engagement de la grande Sarah dans l’Affaire, on pourra lire la notice suivante du Dictionnaire de l’affaire Dreyfus en cours de publication (ici).
L’affaire Dreyfus sur les ondes
En podcast sur le site Radio France, la dernière série de l’excellent Philippe Collin : Alfred Dreyfus. Le combat de la République ! On l’écoute : ici.
Les Zola
A voir en replay sur France télévisions : ici.
Tous les textes d’Alfred Dreyfus
Vient de paraître et en vente dans toutes les librairies
La statue en hommage à Bernard Lazare
« Orthodoxe en rien », c’est ainsi que pouvait se définir Bernard Lazare, le premier des dreyfusards, celui qui, le premier, prit la parole pour l’innocent injustement condamné et qui, en 1899, pouvait écrire –superbement –pour expliquer l’engagement qui avait été le sien : « Dreyfus m’a été cher, cher par ses origines et par celles qu’il incarnait ; voilà pourquoi j’ai voulu parler aujourd’hui, non pour dire ce que j’ai fait, mais pour affirmer ce que je veux faire, maintenant, demain, toujours, pour ceux de mes frères qui suent encore la sueur de sang qu’a suée le juif Jésus ». En 1908, à l’initiative de ses amis, une statue en sa mémoire avait été érigée à Nîmes, sa ville natale. Dégradée par les militants d’Action française –le nez en avait été cassé et offert à Charles Maurras qui en avait fait un presse-papier –, elle a disparu pendant l’Occupation. Le Collectif Histoire et Mémoire, présidé par David Storper, travaille avec acharnement depuis de longs mois à redonner vie à cette statue et à la remettre à sa place, dans la cité gardoise. Mais pour que cette nécessaire initiative puisse aboutir, il faut que nous nous mobilisions, que nous en parlions afin que la somme nécessaire à la réussite de ce projet puisse être réunie. Et nous vous invitons aussi à y participer, pour que Bernard Lazare reprenne sa place et que ne soit pas oublié celui qui fut, comme l’avait écrit Salomon Reinach, un de ceux qui a le plus fait « pour arrêter l’antisémitisme, qui lui a infligé les plus retentissantes défaites ».
Pour participer à la cagnotte participative, il suffit de cliquer ici : ICI
Le retour du Dossier secret
En 2012, à l’instigation des auteurs d’un ouvrage à la thèse pour le moins fantaisiste et acrobatique (Le Dossier secret de l’affaire Dreyfus ; la question homophobe aurait été décisive dans la condamnation de Dreyfus en 1894) avait été mis à disposition de tous, en ligne, le fameux Dossier secret constitué au fil du temps contre Dreyfus… Le Service Historique de la Défense, sur le site Mémoire des Hommes, vient, après l’avoir enlevé pour le restaurer, de le remettre en ligne… Un énorme dossier, tout aussi épais qu’il était vide, et qui montre surtout, la quantité devant pallier la qualité, comment avait été montée et entretenue l’accusation contre un innocent. Au passage, on notera le curieux intitulé de cet important document sur le site en question : « Dossier de justice militaire d’Alfred Dreyfus » ! Il s’agit d’un « dossier secret », ce qui n’est pas du tout la même chose…