Archives par étiquette : l’affaire Dreyfus

13 mars à Médan, rencontre des Amis du musée autour de Zemmour et de son utilisation de l’Histoire

La maison Zola-Musée Dreyfus, dans le cadre des « Amis de Médan », organise, sa deuxième rencontre mensuelle (la première était annoncée ici).
À l’occasion du Tract Gallimard intitulé Zemmour contre l’histoire, cinq des seize historiens qui l’ont rédigé – Mathilde Larrère, André Loez, Nicolas Offenstadt, Philippe Oriol et Sylvie Thénault –, viendront parler de ce qu’Éric Zemmour fait de l’Histoire et fait à l’Histoire. Il y sera bien sûr question de l’Affaire, sur laquelle il a accumulé contre-vérités et mensonges (voir ici), mais plus largement de Clovis à Papon, de la manière qui est la sienne déformer sciemment les faits pour servir son idéologie et appuyer ses projets.

Cette rencontre aura lieu le dimanche 13 mars, à 15h30, salle Maeterlinck à Médan (près de la mairie, à cent mètres du musée).

Inscription obligatoire à l’adresse suivante : contact@maisonzola-museedreyfus.com.

Rappelons que l’entrée est gratuite pour les Amis de Médan et à 5€ pour les non-adhérents. Pour adhérer aux Amis, voir ici.

Ce qu’Éric Zemmour fait de l’affaire Dreyfus

Éric Zemmour aime faire référence à l’histoire. Il l’aime sans doute parce qu’il a eu un jour, à Sciences-Po, une « note magnifique » à une copie dont il aime à se souvenir (meeting de Nice et de Toulon, 2021) mais aussi parce qu’il sait que son électorat potentiel, qui ne sait pas nécessairement, sera impressionné par celui qui sait et qui montre qu’il sait.

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« c’est trouble cette histoire aussi »… Zemmour « historien » de l’affaire Dreyfus

Éric Zemmour, qui se pique de connaître et de comprendre le passé et bâtit, de la chute de Rome au procès Papon, une histoire fantasmagorique à coup d’erreurs, d’improvisations, d’anachronismes et de lectures forcées devait inévitablement passer par l’Affaire Dreyfus pour nous infliger sa vérité qui n’a que peu avoir avec la vérité historique. Nous y répondrons bientôt, quand auront paru les quelques projets en gestation qui remettront l’histoire dans sa vérité et Zemmour dans la sienne. Dans l’attente nous relayons la toute récente protestation des Mulhousiennes et Mulhousiens :

9 janvier : avant-première d’un excellent documentaire sur l’affaire Dreyfus

La maison Zola-Musée Dreyfus, dans le cadre des « Amis de Médan », organise, une fois par mois, une rencontre.
La première aura lieu le 9 janvier à Villennes-sur-Seine (20 mn de la gare Saint-Lazare), à la salle des Arts. Y sera présenté le documentaire de Delphine Morel : Alfred et Lucie Dreyfus. Je t’embrasse comme je t’aime. Projection qui sera suivie d’un débat avec la réalisatrice, Elisabeth Weissman, auteure de Lucie Dreyfus, la femme du capitaine et Philippe Oriol.

L’entrée est gratuite pour les Amis de Médan (voir ici) et à 5€ pour les non-adhérents.
Sur inscription à l’adresse : contact@maisonzola-museedreyfus.com.

Le musée Dreyfus est ouvert

Depuis le 28 octobre – deux jours après l’inauguration par le Président de la République –, dans la propriété de Zola, à Médan.

On peut le visiter du mercredi au dimanche inclus, et ce uniquement sur réservation en suivant le lien ici.
On peut en savoir plus en se rendant sur son site (ici) et aussi le suivre sur les réseaux sociaux : Instagram et Facebook. Et pour recevoir la newsletter hebdomadaire du musée, s’inscrire à l’adresse suivante : contact@maisonzola-museedreyfus.com.

 

Adrien Abauzit et sa Nouvelle réplique au camp dreyfusard sur radio Athéna

6’04. Un tome 3. Nous avons hâte.

6’22. « Historiens dreyfusards ». Adrien, il faudrait se concentrer. Un historien qui travaille sur l’affaire Dreyfus ne peut être dreyfusard parce qu’il est historien. Quant aux dreyfusards, il n’y en a plus depuis longtemps…

6’38. L’arme des historiens dreyfusards/républicains/académiques : « l’invisibilisation ». Pas à la SIHAD dont un des objectifs, aux termes de l’article 2 de ses statuts, est : « Cette association, à vocation scientifique, se veut animée par un esprit de vigilance à l’égard de la vérité historique. »

6’44. « Nous nous sommes introduits dans un univers auquel nous n’étions pas conviés ». Non Adrien, la SIHAD a fait le choix de vous introduire uniquement en vertu de l’article 2 de ses statuts. Elle vous a « introduit » comme elle a introduit vos prédécesseurs (voir le blog de la SIHAD).

7’20. « Mes contradicteurs on fait une réplique à ma réplique………. » Une réplique à laquelle il n’a pas cru devoir répondre parce que sa première réplique « se suffit à elle-même ». On la trouvera ici : (https://affaire-dreyfus.com/discussions/dossier-consacre-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-dadrien-abauzit/replique-au-historiens-dreyfusards-dadrien-abauzit-auteur-de-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-et-reponse-a-sa-reponse/)… Quant à savoir si elle se suffit à elle-même, qu’on lise…

7’54. Les échanges d’Adrien Abauzit ont renforcé l’autorité de son premier livre… Parce qu’en parlant avec lui la SIHAD le crédibilise… La SIHAD n’a pas parlé avec Adrien Abauzit, elle a fait une critique de son livre comme elle le fait pour TOUS les livres qui sont publiés sur l’Affaire et la période (https://affaire-dreyfus.com/les-livres/)

8’12. Syllogisme Abauzitien : Adrien Abauzit ne débat pas avec les gens qui ne sont pas crédibles, la SIHAD a débattu avec lui, donc Adrien Abauzit est crédible… C’est pauvre… Et une nouvelle fois, il n’y a pas débat mais critique d’un livre publié…

8’41. Métaphore abauzitienne : des « steacks qui tombent à l’eau » ?

8’43 « à deux reprises mes contradicteurs reconnaissent que j’ai raison ». Nous ne savons pas à quoi Adrien Abauzit fait allusion et sans doute allons-nous le savoir. Mais si c’était le cas ce ne serait pas un problème. Un historien digne de ce nom est en mesure, dans la controverse, de reconnaître que son « adversaire » a raison quand il a raison.

 9’03 « Je les mets échecs et mat »… Il ne suffit pas, Adrien Abauzit, de dire que les choses sont pour qu’elles soient. Avez-vous réellement lu les deux réponses en question qui vous mettent en totale PLS ? Ces deux réponses comme celles faites (sur ce mode) aux différentes émissions auxquelles vous avez participé montrent surtout que vous connaissez vraiment mal votre sujet…. Le sujet sur lequel vous prétendez apporter la vérité…

9’11… La variation……. Mais de quoi parlez-vous, Adrien ? Quelle variation, quelle obligation de changement de version, sans preuve, sans document ? Sans doute en reparlerez-vous (nous commentons au fur et à mesure de l’écoute)… On verra…

11’03… Son erreur sur le pourcentage d’officier israélites dans l’armée… C’est vrai. La SIHAD la lui a signalée, Adrien Abauzit a corrigé mais pour se tromper une nouvelle fois. Reprenons la dernière réplique de la SIHAD :

P. 33-35. Où nous expliquons à Adrien Abauzit que nous ne lui avons aucunement reproché de refuser de considérer que l’armée était antisémite… pas de réels « nouveaux éléments de réponse » d’Adrien Abauzit si ce n’est une petite modification remarquable. Nous avions corrigé une première fois (dans la critique de son premier ; voir ici) ce qu’avait écrit Adrien Abauzit au sujet du nombre d’officiers juifs dans l’armée. Il avait corrigé dans cette réplique pour se tromper une nouvelle fois : il ne s’agissait pas de 600 officiers, comme il l’écrivait, mais de 300. Lui ayant signalé dans notre réponse, Adrien Abauzit corrige à nouveau dans cette dernière version mais ne veut pas de notre chiffre, indiscutable. 300, ce n’est vraiment pas assez ! Il corrige donc son « 600 » en « plusieurs centaines » ! Et on ne peut lui en faire le reproche : 3, c’est « plusieurs », c’est indiscutable…

11’24. L’erreur à propos de Marcel Thomas. Peu importe qu’Adrien Abauzit ait reconnu et reconnaisse encore son erreur. En revanche les accusations insupportables à son sujet demeurent. Et il ne s’agit pas tant d’une erreur que le la totale méconnaissance du sujet d’Adrien Abauzit. Reprenons la première réplique de la SIHAD :

Comment Adrien Abauzit a-t-il pu écrire dans son livre que Marcel Thomas « ne daigne pas nous expliquer comment il a pu trouver une pièce qui a échappé à Picquart, à Targe, aux magistrats de la Cour de cassation, et j’en passe » (p. 179) quand Marcel Thomas donne en note la cote de localisation de l’original (p. 217 et 558 de l’édition de 1961) ? Que penser de cela ? Comment Adrien Abauzit a-t-il pu écrire qu’il n’a « vu d’allusion à ce document mystérieux sous aucune plume dreyfusarde ou antidreyfusarde » quand Dutrait-Crozon et Reinach (et de nombreux auteurs après eux) en parlent. Reinach renvoie d’ailleurs à une procédure (et plus particulièrement à une déposition de Lauth) dans laquelle il en est question, prouvant que contrairement encore à ce qu’écrit péremptoirement Adrien Abauzit, dreyfusards et antidreyfusards en firent mention dans les débats judiciaires ? Du fait, même, si Adrien Abauzit a lu les procédures, comme il ne cesse de le répéter et nous le redit encore ici (« l’essentiel de mes notes en bas de page provient non d’auteurs dreyfusards ou antidreyfusards, mais des enquêtes et débats judiciaires »), et nous voulons dire s’il les a lues sérieusement, comment a-t-il pu passer à côté de ce long passage de la déposition de Picquart devant le Cour de cassation à l’occasion de la première révision ?
[ici une longue citation du document en question]
Nous avons ici une parfaite illustration de ce que, historiens, nous pouvons reprocher et nous reprochons à un livre d’histoire comme celui que signe Adrien Abauzit : il n’a pas vu la référence du document donnée par Marcel Thomas en note et laisse entendre qu’il aurait pu l’inventer ; il n’a pas lu le passage de Reinach qui en parle et affirme qu’aucun auteur n’en a parlé ; il n’a pas lu le passage de la déposition de Picquart qui en parle et affirme qu’il n’en fut jamais question dans les procédures.

11’33. Marcel Thomas « a codifié la vulgate de l’affaire Dreyfus ». Que dire ? Non, il a écrit sur la question le premier travail d’historien digne de ce nom.

11’40. [Souffrain] « Je démontre ». Non Adrien Abauzit, vous ne démontrez rien. Vous reprenez, sans le travail nécessaire sur les archives, les très discutables ouvrages de Dutrait-Crozon et de Monique Delcroix…

12’03. Les reproches que ferait la SIHAD à Adrien Abauzit sur le fait qu’il ne serait pas historien. La SIHAD n’a jamais reproché à Adrien Abauzit de ne pas être historien mais de ne rien savoir de la méthode historique qui est la garantie d’un travail digne de ce nom ; de ne pas avoir travaillé sur les archives ; de n’avoir travaillé que sur une infime partie du corpus et d’avoir laissé de côté tout ce qui n’allait pas dans le sens de la thèse à défendre ; et, sur cette infime partie, d’avoir mal travaillé.

12’20. L’argument Jean-Denis Bredin. La SIHAD, fondée en 1995, n’a en effet pas rendu compte du livre de JD Bredin paru 10 ans plus tôt. Et elle se fiche que JDB et Adrien Abauzit soient avocats parce qu’elle n’a jamais fait ce reproche au second. Quant au livre de Bredin, c’est un très bon essai historique et littéraire. Ce n’est pas un livre d’histoire.

13’10. Les contradicteurs historiens d’Adrien Abauzit ne sont pas juristes. Et l’Affaire est une affaire de Droit. Soit… L’argument est faible, pauvre (un événement qui est du passé entre par cela même dans l’Histoire) et reviendrait à dire qu’on ne peut donc travailler sur l’armée sans être militaire, sur la culture du blé en Ouzbékistan sans être agriculteur ou ouzbek ou sur les crimes sans être un assassin…

13’10 suite… Le problème c’est que les historiens qui travaillent sérieusement sur un sujet en épuisent tous les aspects ce qu’Adrien Abauzit ne fait ni quand il parle d’histoire ni quand il parle de Droit qui est pourtant sa spécialité à l’en croire. Et puisqu’il reprend son exemple de l’article (« JE CROIS », dit-il) 445 (ça c’est une perle absolue, maître), je recopie ce que dit la SIHAD dans sa dernière réponse :

Malheureux historiens qui ignorent ce que sait l’avocat, à savoir que l’article 111-4 du code pénal affirme que « la loi pénale est d’interprétation stricte ». C’est vrai… seulement c’est oublier l’interprétation téléologique qui permet au juge, quand le texte n’est pas clair, de rechercher l’intention du législateur, d’extraire l’esprit du texte – la fameuse ratio legis – et d’y subordonner sa lettre. Manque de clarté, donc, ou absurdité de l’interprétation littérale. Et c’est justement le cas dans lequel nous nous trouvons avec ce fameux 445, dans le cadre précis qu’est celui de l’Affaire. Expliquons un peu. L’article 445 dit que « Si l’annulation de l’arrêt à l’égard d’un condamné vivant ne laisse rien subsister qui puisse être qualifié de crime ou délit, aucun renvoi ne sera prononcé », autrement dit, si Dreyfus est vivant, et qu’il n’y a pas crime, c’est-à-dire pas trahison, le renvoi devant un nouveau conseil de guerre ne sera pas prononcé. Mais il y a bien trahison. Donc, dans l’absolu, la Cour de cassation ne peut juger au fond, c’est-à-dire casser sans renvoi… Dreyfus est vivant, le crime existe, il y a donc à juger et il doit donc y avoir renvoi… Seulement, le cas qui est le nôtre ici est absurde et ouvre donc la porte à cette recherche de la ratio legis et par conséquent à l’interprétation téléologique. Absurde en effet – s’il est encore nécessaire de l’expliquer – parce les nouveaux juges militaires appelés à se prononcer sur le cas Dreyfus n’auraient pu que, soit entériner purement et simplement l’arrêt rendu par la Cour de cassation qui disait Dreyfus innocent, soit, en ne le suivant pas, condamner un homme dont l’innocence avait été solennellement prononcée par la juridiction suprême. Il est clair, comme l’écrit Baudouin dans son réquisitoire, qu’en « disposant qu’il n’y a pas lieu à renvoi, s’il ne subsiste rien qui puisse être qualifié crime ou délit, le législateur n’a pas entendu se placer à un point de vue abstrait. Il a eu évidemment en vue, comme le texte l’indique, le condamné en faveur de qui la condamnation est ordonnée ». Voilà précisément ce qu’est une interprétation téléologique. N’eût-il pas en effet été absurde de voir Dreyfus jugé pour un crime qu’il n’avait pas commis simplement parce que le crime existait ? Qu’eût été en effet un tel procès où il n’y aurait plus rien à juger sinon le crime ? Voilà donc une bien drôle de manière de discuter en ne donnant qu’une partie de l’information et en l’assurant par la simple affirmation d’une expertise qui, au final, semble plus que discutable.

14’53. Les pièces « bidons » prises pas les historiens « dreyfusards » pour des pièces « importantes ». Le petit bleu. 17’04. Duclert dit que c’est une lettre-télégramme… Adrien Abauzit conteste… Bah non… C’est indiscutablement une lettre-télégramme. C’est même marqué dessus : https://i0.wp.com/affaire-dreyfus.com/wp-content/uploads/2018/11/petit-bleu.jpg?resize=700%2C992&ssl=1… Adrien…

18’. L’argumentation sur le petit bleu. Nous renvoyons aux réponses de la SIHAD sur la question qui montrent la faiblesse de l’argumentation d’Adrien Abauzit et, pour ceux qui les liront, la manière ahurissante qui est la sienne d’en parler ici..

18’13. La lettre Macron… Que dire ? Nous renvoyons aux réponses de la SIHAD qui entrent, sans jouer à des jeux de récré, dans la complexité du dossier. Si quand même… Il faut entendre ici un mot sur cette question. La bibliographie de l’affaire Dreyfus compte des milliers de livres et d’articles qui à quelques rares exceptions considèrent ce petit bleu comme un document probant. Et il aura fallu attendre Adrien Abauzit, 120 ans après l’événement, pour penser cet argument frappant ? Parce qu’en effet, un document non signé, non écrit par le scripteur qui en est donné comme l’auteur et non envoyé par la poste ne peut avoir aucun caractère d’authenticité. Dis comme ça oui. Mais Adrien Abauzit joue ici à l’idiot qui fait l’imbécile en ne retenant, comme il le fait tout le temps, que ce qui sert son propos et oublie de donner la totalité des informations. Le document a été trouvé dans la poubelle de l’attaché militaire allemand, écrit pour être envoyé et finalement jeté, normal donc qu’il ne fût pas posté ; il parle de relations d’espionnage, normal qu’il fût signé d’un nom (une lettre ici, en l’occurrence (« C » d’ailleurs et non « R » comme le dit Adrien Abauzit qui ne connaît guère son dossier) de code… L’écriture elle pose question : un secrétaire ? on ne sait pas… Mais demeure que le document vient de la corbeille de l’attaché militaire, déchiré en menus morceaux, qu’il n’a pas été adressé, et qu’il est du coup évident qu’il est l’œuvre de quelqu’un de l’ambassade….

21’09 voir 13’10…

22’10/23’42… La photo de la plaque Bertillon… Mais avant une parenthèse sur « la France que nous aimons », celle de l’affaire Dreyfus et des couvertures du Petit Journal… Celle de 1898-1899… Quelle France ? Celle des manifestations antisémites de janvier-février 1898 ? Celle de la constitution d’un Groupe antisémite à la Chambre ? Ou au contraire celle de la fondation de la Ligue des droits de l’Homme ? Celle du gouvernement de Défense républicaine ? Celle de l’arrestation des meneurs nationalistes et du procès de la Haute Cour ? Celle de l’amnistie ? Celle du vote de la loi de Séparation des églises et de l’État ?

22’10/23’42… La photo de la plaque Bertillon… Bertillon « autorité suprême » avec notre ami Alain Pagès à la rescousse par une citation qu’il faudrait donner plus largement pour en comprendre l’esprit… Bertillon a été ridiculisé parce qu’il était ridicule et il suffit de voir son schéma explicatif du bordereau (le « Redan ») pour s’interroger sur la solidité de son travail… On le trouve ici :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/14/Diagramme_Bertillon_Dreyfus.jpg
Pour le reste, nous renvoyons aux passages sur le sujet de nos réponses à Adrien Abauzit et aux quelques livres sérieux sur l’Affaire. Et le fait qu’il ait un nom de rue ne prouve pas grand-chose… Que de mauvais poètes en ont une, que de politiques suspects… Et Alfred Dreyfus a les siennes, ainsi que Picquart, Bernard Lazare, etc… Trois hommes que vous considérez, Adrien, comme un traître, son complice et leur employé, tous trois au service de l’Allemagne… Quand allons-nous commencer à être sérieux ?

27’40. Le refus de Bertillon « d’abjurer ». Cette histoire existe en effet et n’a été défendue que par Henriette Dardenne, fille de Cavaignac, et auteur partisane qui a tenté sans grand succès de démontrer la culpabilité de Dreyfus… Une simple assertion qui ne saurait, maître, être une preuve… Un peu comme l’histoire des pieds carrés de Messi (que nous ne comprenons pas bien)…

27’50. Nos méthodes… à nous « historiens dreyfusards »… La violation du principe du contradictoire, autrement la transmission illégale d’un dossier secret… « On se sait pas comment les dreyfusards [en] ont été au courant… » Si la SIHAD l’a dit à Adrien Abauzit qui aurait pu trouver l’information toute seul puisqu’elle est dans les souvenirs de Mathieu, dans les correspondances qu’Adrien Abauzit n’a pas vues et dans les procédures qu’il dit avoir lues et qu’il a lues rapidement (voir 11’24). Mais apparemment, il s’agit de « sophismes »… Demange, l’avocat de Dreyfus, l’avait appris par quatre sources : Develle, Salles, Gibert et Reitlinger.

28’45. Les souvenirs de Mathieu et ses séances avec la voyante Léonie. C’est facile… Citons la dernière réplique de la SIHAD…

Prenons donc cette histoire Léonie. Dans notre réponse, nous tentions – parce que nous sommes opiniâtres – d’expliquer une simple chose à Adrien Abauzit : Léonie a eu une vision puisque Mathieu le raconte, comme il raconte tout dans son livre – la fausse évasion, etc. –, et que vraiment, si cela n’avait pas eu lieu, il n’aurait pas eu grand intérêt à la raconter. Nous ne disions pas autre chose et écrivons clairement que cette histoire de vision est « ahurissant[e] ». De quel droit, et sur quelle base, aurions-nous pu dire que Mathieu mentait ? Nous ne croyons définitivement pas aux visions mais nous n’avons aucune raison de douter de ce que dit Mathieu. Maintenant, écrire ça ne veut pas dire que nous y attachions une quelconque importance et c’est ce qui explique d’ailleurs que Bertrand Joly (qui soit dit en passant écrit une histoire politique de l’affaire, pas une histoire de l’affaire) et Vincent Duclert aient laissé de côté cet épisode dont l’intérêt est pour le moins relatif. Ce que nous disions à Adrien Abauzit, c’est que ce ne sont pas les séances de spiritisme qui permirent à Mathieu Dreyfus d’avoir cette certitude de l’illégalité mais les confidences de quelques-uns que sont Develle, Reitlinger, etc. Adrien Abauzit cite Mathieu qui dit bien qu’il n’insista pas quand Léonie lui fit part de sa vision et qu’il comprit quelques jours plus tard quand Gibert lui fit part de sa conversation avec Félix Faure.
[…] Adrien Abauzit en conclut donc : « Au bout du compte, retenons qu’“après un siècle de recherches, après des milliers d’articles, des centaines de livres, de dizaines de colloques”, personne ne sait comment Mathieu Dreyfus a été mis au courant de la violation du principe du contradictoire au procès de 1894, et par ce fait, de l’existence, du dossier secret. » Mais si, Adrien Abauzit, on le sait, nous vous l’avons expliqué et vous le reprenez p. 83 et le développez en citant Bertrand Joly p. 84. Pensez-vous que vos lecteurs auront oublié d’une page à l’autre ?

31’52 « Croyez-vous en la vision de Léonie ? ». Reprenons la réplique de la SIHAD :

Ayant le sentiment de nous asséner le coup de grâce, Adrien Abauzit modestement triomphe : « Mes contradicteurs, je l’admets volontiers en tant que non-historien, sont bien mieux informés que moi en matière de « suggestion mentale», de « transmission de pensée», ou de possibilité de « voir à distance », dès lors, je crois reconnaître ne pas avoir les armes pour leur répondre sur ce terrain. » Un véritable coup de grâce… Nous nous étions refusés jusqu’alors de faire même une allusion, trouvant l’argument trop facile, à ce qui va suivre… Mais celui qui écrit la phrase qu’on vient de lire est le même que celui qui, dans son premier (p. 347), affirme hautement qu’il « ne crain[t] pas d’écrire que de sa main, [en 1917] la Vierge a repoussé l’envahisseur » et – la démonstration de la réalité du fait n’est pas évidente – qu’il « faut bien croire que les Français de l’époque, ayant vécu ces événements, ont bien assisté à cette intervention de la Vierge, puisque le 9 juin 1924, la commune de Barcy a élevé un petit monument, sur lequel repose une statue de Marie. »

32’12. « Je n’ai lu dans aucun livre dreyfusard, dans aucun, […] ». Il fallait lire plus Adrien : Bredin en parle et Oriol, Histoire de l’affaire Dreyfus de 1894 à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, 2014, p. 204-205. Mais un livre qui compte 1489 pages doit être « trop » pour Adrien Abauzit…

32’49. « Mes contradicteurs me disent que je mens ». Non, ils disent qu’Adrien Abauzit ne donne, à son habitude, qu’une partie des infos et « oublie » les épisodes Develle, Salles, Gibert et Reitlinger.

33’. Citation de la SIHAD : « Assurément… Léonie a eu une « vision »… C’est ahurissant mais c’est ainsi puisque Mathieu le raconte ». Conclusion d’Adrien Abauzit sur « l’incapacité de la part des historiens dreyfusards [sic] à faire preuve de recul face à une bouffonnerie ». Reprenons le 28’45.

Dans notre réponse, nous tentions – parce que nous sommes opiniâtres – d’expliquer une simple chose à Adrien Abauzit : Léonie a eu une vision puisque Mathieu le raconte, comme il raconte tout dans son livre – la fausse évasion, etc. –, et que vraiment, si cela n’avait pas eu lieu, il n’aurait pas eu grand intérêt à la raconter. Nous ne disions pas autre chose et écrivons clairement que cette histoire de vision est « ahurissant[e] ». De quel droit, et sur quelle base, aurions-nous pu dire que Mathieu mentait ? Nous ne croyons définitivement pas aux visions mais nous n’avons aucune raison de douter de ce que dit Mathieu.

… surtout quand il raconte une chose aussi ahurissante à laquelle, ainsi qu’il le dit, il n’ attacha pas d’importance. Et la chose nous intéresse parce qu’elle n’indique qu’une chose : que Mathieu, cartésien, était bien désespéré pour entrer dans de telles expériences…

33’. Suite. Notons d’ailleurs, à propos de la voyante Léonie, que nombreux sont les savants du temps – qui tous ont des plaques de rue – qui firent avec elle des expériences… Pierre Janet pour n’en citer qu’un… Voir : https://www.cairn.info/des-savants-face-a-l-occulte–9782707136169-page-125.htm

33’50. « Mes contradicteurs, si sérieux n’est-ce pas, valident n’importe quoi tant que ça va dans leur sens. » Les contradicteurs ne valident rien… Ils disent juste que ces expériences ont eu lieu puisqu’elles sont racontées, qu’elles n’eurent aucune incidence, et qu’il n’est pas très honnête de ne conserver que cette anecdote quand l’histoire de la révélation de l’illégalité eut une autre origine qu’Adrien Abauzit passe sous silence. Et entendre cela de celui qui soutient dans son livre que la main de la Vierge repoussa l’offensive allemande laisse rêveur…

34’41. La nullité de Picquart au procès Zola et les arguments de la SIHAD à ce propos. Cette question a fit l’objet d’un livre entier qu’Adrien Abauzit n’a pas lu… Impossible donc de faire ici une réponse synthétique. Il suffit de lire le livre en question : Le faux ami du capitaine Dreyfus. Picquart, l’Affaire et ses mythes, Paris, Grasset, 2019.

37’26. La dictée. Trop long ici encore. On peut se reporter à

https://affaire-dreyfus.com/discussions/dossier-consacre-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-dadrien-abauzit/replique-au-historiens-dreyfusards-dadrien-abauzit-auteur-de-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-et-reponse-a-sa-reponse/

et surtout à

https://affaire-dreyfus.com/discussions/dossier-consacre-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-dadrien-abauzit/laffaire-dreyfus-nouvelle-replique-au-camp-dreyfusard-par-adrien-abauzit/

41’10. La reconnaissance par la SIHAD du fait qu’Adrien Abauzit a raison au sujet de la « pièce du télémètre ». LOL, comme dirait Adrien Abauzit. De l’art de bricoler les éléments d’un dossier… La chose serait toujours trop longue ici et a déjà été faite.. Voir les deux liens du commentaire précédent…

44’44. « Le délai de deux jours n’a pas d’équivalent ». Personne ne peut affirmer cela, Adrien Abauzit, parce que nous n’avons POUR AUCUNE PIECE de date exacte et fiable de récupération dans la poubelle de l’ambassade d’Allemagne (et par d’Italie, en passant)…

50’. La permission d’Henry, preuve irréfutable… L’argument Lauth… La façon de faire pose question. La SIHAD n’a pas donné, en variation, le nom de Lauth pour s’en sortir… « ah bah ouais non finalement ce n’était pas Henry c’était le commandant Lauth […]. Y a aucune pièce, y a aucune preuve, y a aucun indice… » Présenter les faits de cette manière est une falsification. La SIHAD a écrit : « Déjà, rien ne nous dit que Lauth n’ait pas pu exceptionnellement remplacer Henry pour aller soulager la Bastian de sa récolte… mais à vrai dire la question importe peu. » !!!!!!!!

50’. La permission d’Henry, preuve irréfutable… suite. Cette preuve n’en est pas une. Voir : https://affaire-dreyfus.com/discussions/dossier-consacre-laffaire-dreyfus-entre-farces-et-grosses-ficelles-dadrien-abauzit/laffaire-dreyfus-nouvelle-replique-au-camp-dreyfusard-par-adrien-abauzit/

52’20. La censure de Cuignet… Une fable : voir le lien précédent…

59’44. Amusant Adrien de lire le passage de Chéradame qui parle de complot international après avoir juste dénoncé (prouvant d’ailleurs que vous n’avez pas compris grand-chose à ce qu’est l’histoire) le « complotisme dreyfusard ». Comment dit-on dans la France que nous aimons ? LOL ?

Et d’ailleurs « puissance mystérieuse », « puissance occulte », vous avez compris que Chéradame parle des Juifs ici ?

L’affaire Dreyfus dans Valeurs actuelles… encore

Nous avions, en son temps, réagi à l’étonnant papier publié sur le site de Valeurs actuelles. Nous avions fait un post sur ce blog (ici) et laissé un commentaire – d’une totale sobriété – qui a été retiré parce que ne « respect[ant] pas [sa] charte d’utilisation des commentaires ». Bah tiens !

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