Archives par étiquette : histoire de l’affaire Dreyfus

Nouvelles photographies d’acteurs de l’Affaire

En plus des posts que nous avons déjà donnés à ce sujet (voir ici et ici),

1. une sélection issue de la collection Zoumeroff (on trouvera l’ensemble du fond ici) :

2. Quelques clichés glanés un peu partout :

3. Quelques clichés trouvés récemment sur un site de vente sur internet :

Procédures et procès (1894 à 1906)

En accès direct, les pdf des principales procédures accessibles en ligne.

Nous complèterons cette collection par les procédures inédites que nous publierons dans un avenir proche. Celle de Pellieux est d’ores et déjà en ligne ; suivra l’instruction Ravary.

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le J’accuse de Bernard Lazare

On peut trouver, dans le fonds Lazare de l’Alliance Israélite Universelle (Ms 522), un curieux document. Il s’agit de trois feuillets manuscrits, de 31 par 20 centimètres, foliotés en leur angle supérieur gauche, 20, 21 et 22. Le feuillet 20 est titré : « L’hypothèse », le 21 y fait suite, et le 22 est titré : « Conclusion ». Il y est question du capitaine Dreyfus, du jugement inique qui l’a condamné et de la nécessaire révision. L’écriture nous en est inconnue. Continuer la lecture

Dreyfus face à l’accusation en 1894 : un ensemble de documents inédits exceptionnels

Nous publions ici un ensemble de documents tout à fait exceptionnels, essentiels et absolument inédits – dont juste quelques extraits avaient été publiés dans mon Histoire de l’affaire Dreyfus de 1894 à nos jours –, ensemble exhumé d’un des nombreux fonds oubliés conservés aux Archives nationales : le fonds Demange (AN 387 AP). Parmi de très nombreux papiers d’un intérêt tout relatif, se trouve, dans le dossier 11, cet ensemble de notes rédigées par le capitaine Dreyfus entre le 12 décembre 1894 et le 11 janvier 1895 à l’attention de son avocat : 103 pages et 9 lettres (dont 2 étaient connues ou en partie connues) – 8 à Demange et 1 à un ami. Des notes, on va le lire, qui sont essentiellement constituées des réflexions du capitaine dans le but de préparer sa défense non seulement dans l’optique du procès mais aussi, après la condamnation, sur la manière de mener l’enquête pour permettre de faire éclater la vérité. On y voit Dreyfus essayer de comprendre ce qu’est ce bordereau et d’où il peut venir, analyser d’une manière serrée les dépositions des témoins de l’instruction, le rapport de d’Ormescheville (l’acte d’accusation de 1894), ouvrir des pistes à creuser pour contrer l’accusation et, après avoir été condamné, donner des directives sur la manière d’agir. Un nouveau document qui, en complément aux Carnets et à la biographie de Vincent Duclert, montre bien combien Dreyfus fut « à la hauteur » de son affaire et ne fut pas cette « marionnette de zinc » que certains voulurent voir en lui et surtout, au moment où se manifeste à nouveau la thèse de la culpabilité de Dreyfus, une nouvelle preuve de son innocence et du scandale absolu que furent l’instruction menée contre lui, son procès et sa dégradation.

Philippe Oriol

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Nouvelles du projet (19/10/2017)

Lu ce jour sur Allociné :

Depuis de longues années déjà, Roman Polanski s’efforce de mettre en chantier un film sur l’affaire Dreyfus adapté du livre de Robert Harris, « D. ». Récemment interviewé par AlloCiné, le cinéaste a confirmé que ce projet restait d’actualité. Mais les raisons qui empêchent Roman Polanski à tourner ce film sont multiples :
« Le problème du film, c’est la combinaison entre le casting et le financement. C’est un film cher et les films de cette envergure se font avec une star bankable, comme on dit vulgairement. Et les stars capables de satisfaire les financiers, je ne les vois pas dans le rôle de Picquart, qui est notre personnage principal.
A part ça, il y a une cinquantaine de rôles importants. Il faudrait qu’ils parlent tous avec le même accent dans la langue anglaise, sinon ça serait épouvantable.  Car, malheureusement, il faut faire le film en anglais, ce qui est un autre problème pour moi. C’est nécessaire pour que le film soit distribuable dans le monde entier. Débloquer les moyens financiers pour produire un projet pareil est impossible si on tourne en français, ce qui est vraiment un gros problème pour ce type de sujet. Il y a plein de problèmes. » (Propos recueillis à Paris par Gauthier Jurgensen le 16 octobre 2017).

5 janvier 1895. Photographies de la dégradation de Dreyfus

Nous les avons déjà données mais il était intéressant de les regrouper ici :

Le bordereau est-il parvenu à Schwartzkoppen ?

Dans nos réflexions, qui sont aussi une réponse, relatives à ce que nous voulons considérer (et continuer à considérer) comme des « thèses fantaisistes », la question ne se pose pas : le bordereau est arrivé par la voie ordinaire… Elle ne se pose pas non pas parce que nous considérons qu’elle n’a pas à se poser ou parce que nous refusons qu’elle le soit mais uniquement parce que tous les éléments qui sont toujours mis en avant pour « prouver » le contraire (que le bordereau ne serait jamais parvenu à Schwartzkoppen) ne résistent guère à l’examen.

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Compte rendu du D. (An Officer and a Spy) de Robert Harris

Harris_DreyfusQue « les historiens ne s’en offusquent pas », écrit Gilles Heuré dans son compte rendu du livre de Robert Harris, mais « il est bien naturel que l’affaire Dreyfus, tombée dans le domaine public de l’histoire et déjà évoquée en leur temps par Roger Martin du Gard, Proust ou Octave Mirbeau, puisse faire aujourd’hui l’objet d’un roman. » Nous ne nous en offusquons pas mais avons en effet quelque méfiance de principe et d’autant plus que le projet de ce nouveau D. dû à Robert Harris n’est pas d’utiliser l’Affaire comme toile de fond mais de faire de l’Affaire un roman, autrement dit de nous donner à lire LE roman de l’Affaire Dreyfus. Inévitable donc, comme pour les adaptations cinématographiques, que l’événement soit simplifié, que certains acteurs soient oubliés quand d’autres trouvent une importance qu’ils n’ont jamais eue et que la dimension psychologique qui supporte la trame narrative trace des portraits qui ne sont pas toujours conformes. Le roman obéit à des règles que l’histoire ne connaît pas… En une note liminaire, l’auteur nous prévient d’ailleurs des libertés qu’il a pu prendre avec l’histoire. Et sur cette base, il nous livre en effet un roman passionnant, facile et agréable à lire, bien mené et haletant. Et de plus, relativement au sujet qui est le sien et à travers les pièces qu’il cite régulièrement, un roman bien documenté. Mais cela importe-t-il puisqu’il s’agit d’un roman ? Nous sommes là dans toute l’ambivalence qui est celle de cet objet tout à fait particulier et peu identifié. Il est un roman et peut donc faire ce qu’il veut de l’histoire réelle qui en est à l’origine tout en étant la narration d’un fait historique, documenté, fondé en partie sur un travail archivistique, et reposant sur la trame, les épisodes et les caractères de l’événement qui en est son sujet et dont l’auteur nous garantit d’ailleurs, en son liminaire, la « réalité » et le caractère « véridique ». « L’affaire Dreyfus comme vous ne l’avez jamais lue », nous dit l’argument marketing de la couverture. Roman d’histoire plus que roman historique donc ? Et dans ce cas – et je ne peux m’empêcher de penser au lecteur peu familier qui lira ici moins un roman d’Harris (tout en le lisant parce qu’il est un roman d’Harris) qu’un roman sur l’Affaire – D. demeure tout à fait problématique.

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Journaux de l’Affaire Dreyfus

Deux petites séries de cartes postales sur la presse de la fin du XIXe siècle….