Quelques lettres de Drumont à Louis Grégori

Les deux hommes s’étaient connus dans leur enfance au lycée Charlemagne et Grégori, avant de passer à la postérité en tirant sur Alfred Dreyfus lors de la cérémonie de translation des cendres de Zola au Panthéon en juin 1908 et de devenir à ce titre un héros de La Libre Parole qui ouvrit en son honneur une souscription, avait été l’éditeur de Drumont pour l’édition illustrée de La France juive.

Les deux lettres ont trait à cette collaboration. Par la première, de 1886, il accepte de réserver à Grégori « l’édition typographique de luxe grand format, mais je conserve naturellement toute ma liberté pour mes éditions in-18 in extenso ou en abrégé ». En ce qui concerne l’édition illustrée, il ne demande pas « des photogravures ou des dessins de Meissonnier » mais il tient à ce que les documents graphiques relèvent et complètent l’ouvrage, qui pourra ainsi atteindre un large public, « le public des ecclésiastiques, des catholiques de province, des jeunes gens des séminaires, et des établissements religieux ». Il compte sur son correspondant pour faire des photographies d’estampes au Louvre et lui propose de venir à Lion sur Mer lui soumettre ses idées. « Pour un grand dessin frontispice qui pourrait servir d’affiche, vous pourriez vous adresser à Willette qui au moment de l’apparition du volume a fait pour le Courrier français le joli dessin que vous avez pu voir chez moi » (vente du 26 Novembre 2015, Lettres & Manuscrits Autographes, Ader, n° 132).

L’illustration sera en fait de Chéret :

Les autres étaient passées en vente en 1999 (Vente du 12 Octobre, Lettres et manuscrits autographes – Documents historiques, Piasa, n° 166). Dans la première, de 1887, Drumont demande à Grégori de lui « rendre [s]a liberté d’action pour une édition de propagande qui, d’après toutes [s]es prévisions, ne paraîtrait pas avant le 15 janvier mais qui serait probablement annoncée en même temps que la publication d’étrennes de l’édition »… La seconde du 7 juin 1890, à propos de la publication d’une brochure, est l’occasion de lui reprocher sa négligence inhabituelle : « si vous vous étiez un peu occupé de la France juive illustrée vous auriez largement trouvé là de quoi payer votre petite part ».

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