Je m’aperçois que j’ai curieusement oublié de parler du # J’Accuse de Jean Dytar, paru fin août 2021, œuvre à laquelle est actuellement consacrée une exposition dans la maison de Zola à Médan et qui fera l’objet (voir post précédent) d’une prochaine rencontre avec son auteur)..

Ce # J’Accuse est une œuvre remarquable, rare, étonnante. Historiquement juste (même si nous avons toujours envie de discuter deux ou trois petits points relatifs à la chronologie ou au rôle exact de tel ou tel), elle est aussi époustouflante par la beauté et l’inventivité de la mise en image qui tente de retrouver le trait des gravures de l’époque. Mais surtout – et en cela, à notre point de vue, elle réinvente le genre – elle joue à dire le fait historique en passant par les vecteurs qui sont ceux de notre modernité : sites internet, plateformes de partage vidéo, espaces de discussions, réseaux sociaux, etc.

Avec ce travail époustouflant, Jean Dytar donne vie à l’Affaire, à ses personnages et son principe anachronique nous fait plonger d’une manière différente dans l’Histoire, au service de cette Histoire et sans jamais la trahir. Le connaisseur et l’amateur y retrouveront l’Affaire qu’ils connaissent d’une manière inattendue dont l’originalité fait l’efficacité et ceux qui souhaitent découvrir l’Affaire auront là une parfaite entrée en matière. Impressionnant donc… Impressionnant résultat, impressionnant principe, impressionnante efficacité, impressionnant aussi le travail de recherche qui a été celui de l’auteur qui a passé du temps – entre autres – à lire la presse de l’époque pour bâtir sa narration. Une application en réalité augmentée à d’ailleurs été développée pour pousser plus loin l’expérience : en scannant une page, au moyen de son téléphone, on est redirigé sur Gallica et sur la page qui a servi de base de travail à Jean Dytar… Impressionnant, disions-nous… À lire, à relire et surtout à faire lire…