Nous avons publié récemment un ensemble extraordinaire – dont on a du mal à comprendre qu’il soit resté si longtemps inédit – de notes de Dreyfus à destination de son avocat (voir ici). Quatre pièces manquaient, extraites en 1899 pour la Cour de cassation et que nous n’avons pas retrouvées dans le fonds BB19 . Elle avaient été publiées – la chose nous avait échappé – en mai 1899 dans Le Figaro (la première) et dans Le Paysan français (les trois suivantes) et reprises par la presse dreyfusarde. Il s’agit de quatre notes écrites pendant le procès qu’on pourra voir en cliquant ici.
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Un document important : la Lettre des ouvriers juifs de Paris au Parti socialiste français.
La presse mexicaine et l’Affaire Dreyfus : à la recherche de la France idéale
L’historiographie française s’est penchée et se penchera encore sur l’Affaire Dreyfus[1]. L’arrestation d’Alfred Dreyfus en 1894 pour trahison au service de l’Allemagne, sa condamnation abusive provoquée par les manigances de l’État-major et la presse antisémite, la campagne acharnée de sa famille pour le réhabiliter, la découverte du véritable coupable, l’intervention d’Émile Zola dont le prestige de romancier donna à l’Affaire une résonance mondiale et déchaîna les passions des deux camps, la flambée d’antisémitisme et de nationalisme qui suivis à la publication de « J’Accuse… ! », la mobilisation des intellectuels pour la révision du procès, la fin en queue de poisson de ce second procès qui vit Dreyfus sortir du tribunal de Rennes coupable aux yeux des juges mais libre de continuer son combat jusqu’à sa réhabilitation. Entre les tentatives de coup d’État des antidreyfusards, les conflits idéologiques afin de justifier la défense ou la dénonciation de Dreyfus, la flambée d’anticléricalisme qui reprit de plus belle à la faveur du conflit provoqué par l’Affaire jusqu’à mener à la séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’Affaire est vite devenue un pilier de l’histoire politique du XIXe siècle, un mythe fondateur de la république, et un lieu d’étude privilégié de la pensée intellectuelle française.
Picquart objecteur… Ses dernières semaines à la Section de statistique
Pauline Peretz et Pierre Gervais ont publié sur le site La Vie des idées (lire ici) une recension du film de Polanski qui appelle quelques commentaires que nous donnons ici :
Assassins ! de Jean-Paul Delfino
Un roman qui imagine comment, pour la cause, le fumiste Buronfosse, main armée du nationalisme et de l’antisémitisme, assassina Zola. On y croise toute la fine fleur de l’antidreyfusisme en un roman qui prend quelques belles libertés avec l’histoire et aurait pu être amusant et plutôt agréable à lire si l’auteur ne s’était pas senti obligé de peindre – rigoureusement insupportable et d’une stupidité qui donne une idée assez précise de ce que peut être l’infini – ce portrait de Dreyfus , variation en surenchère de la scène, déjà tout à fait idiote, que nous avait laissée Armand Lanoux dans son Zola ou la conscience humaine.
Histoire politique de l’affaire Dreyfus
Une conférence de Bertrand Joly, en ligne depuis quelques jours, sur le thème de son dernier livre, fondamental et novateur, qu’il faut absolument avoir lu (compte rendu ici).
Série sur l’Affaire dans La marche de l’histoire sur France Inter
Épisode 1 : Les vrais coupables
Épisode 2 : La séance est ouverte
Épisode 3 : Qui sont les dreyfusards ?
Épisode 4 : Les antidreyfusards.
A propos du musée de l’affaire Dreyfus à Médan
Une interview, sur Judaïques FM, de Joël Rochard, président de la Société littéraire des Amis d’Émile Zola et trésorier du Musée.
La première biographie en français de Cluseret
Après la biographie en anglais de William J. Phalen (The Democratic Soldier: The Life of General Gustave P. Cluseret, VIJ Books, 2016), voici la première biographie en français de cet étonnant personnage que fut Cluseret, saint-cyrien, lieutenant en 1848 et chef d’un bataillon de la Garde mobile après Février, combattant en Crimée, en Algérie et démissionnaire, recruteur d’une légion pour Garibaldi aux États-Unis, colonel en Italie, général nordiste pendant la guerre de Sécession, journaliste à New-York, combattant en Irlande, à nouveau journaliste mais cette fois à Paris, prisonnier à Sainte-Pélagie, membre de la première Internationale, communard, à nouveau journaliste en Suisse tout en étant peintre dans le sillage de son ami Courbet, peintre toujours mais à Constantinople (pour échapper à une nouvelle condamnation), encore journaliste en France, député du Var, soutien de Boulanger, collaborateur à La Libre Parole et fondateur La Voix du peuple du Midi, feuille à la périodicité irrégulière rédigée par lui seul pour rendre compte de son activité parlementaire, et antidreyfusard forcené.
En marge de l’exposition Adler, un colloque
Le 1er décembre au MAHJ. Renseignements ici.