Christian Vigouroux nous donne à lire un nouveau Picquart, préfacé par Haïm Korsia, Grand Rabbin de France. Il s’agit d’une synthèse actualisée de sa biographie publiée en 2009 chez Dalloz et rééditée l’année dernière chez le même éditeur (note critique : ici). Un nouveau livre qui présente un Picquart qui est celui que nous avons toujours lu et que pour notre part, dans un récent ouvrage, nous avons tenté de présenter tel qu’il fut sur la base de la chronologie des événements et de ses propres textes et déclarations.
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Le Picquart de Christian Vigouroux
Ce livre, qui, en une même composition, vient d’être réédité dix ans après sa sortie, est un livre important ne serait-ce que parce qu’il est la première biographie de Picquart et le premier ouvrage à nous donner des renseignements sur ce que furent sa jeunesse, le début de sa carrière, son activité d’auteur pour divers périodiques et revues dont il prend un à un les articles en en offrant une claire synthèse, ses réseaux et son activité de ministre… Pour tout cela ce livre est indispensable…
Picquart objecteur… Ses dernières semaines à la Section de statistique
Pauline Peretz et Pierre Gervais ont publié sur le site La Vie des idées (lire ici) une recension du film de Polanski qui appelle quelques commentaires que nous donnons ici :
J’Accuse de Polanski
En passant par le menu déroulant (en mettant la souris sur le titre du menu).
Le J’accuse de Polanski, adaptation du D de Robert Harris. Compte rendu
« Il me faut des défis, sinon je me fais chier », déclarait Polanski en 2013 aux Inrockuptibles. Ce J’accuse est un de ces défis et sans doute un des plus grands. Et le réalisateur l’a, cinématographiquement parlant, parfaitement relevé en livrant une œuvre remarquablement interprétée (avec tout particulièrement un Grégory Gadebois impressionnant dans le rôle d’Henry), superbement réalisée, d’une réelle beauté formelle et que distingue une reconstitution du Paris de 1894-1899 époustouflante et quelques moments d’une incroyable tension dramatique. Ce J’accuse est au final une parfaite adaptation cinématographique d’An Officer and a Spy de Robert Harris, publié en français sous le titre de D. Comme lui, il repose sur un parti pris original, celui de ne pas voir l’Affaire sous son aspect politique – à l’exception toutefois de ces scènes de déferlement antisémite après la publication du « J’Accuse…! » qui pourraient donner l’impression que la France eut en 1898 sa « nuit de cristal » – mais de s’en tenir, à travers la vision quasi-subjective de Picquart, à la manière dont l’ancien chef de la Section de statistique découvrit le crime contre Dreyfus et comment, ainsi que le dit l’argument, « au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus ». Ainsi s’explique, et se justifie pleinement, la disparition de pratiquement tous les acteurs de l’Affaire et une quasi-unité de lieu focalisée sur les bureaux de l’État-major et les (principales) instructions et procès au cours desquels Picquart fut entendu.
Réédition du Picquart de Christian Vigouroux
Un billet inédit de Picquart à Dreyfus
Anne-Cécile Lévy-Ouazana, arrière petite-fille du capitaine, a eu la gentillesse de nous faire parvenir un billet inédit de Picquart à Dreyfus, en date du 13 juillet 1906, soit au lendemain de l’arrêt de la Cour de cassation réhabilitant Dreyfus :
Mon cher Dreyfus,
Je vous remercie de votre petit mot. Je me figure votre joie et celle de tous les vôtres. J’aurais préféré, vous le savez, le conseil de guerre, mais je ne m’entête pas. Cela vaut peut-être mieux ainsi.
Mes respects à Madame Dreyfus et cordialement à vous.
G. Picquart.
L’affiche (01/10/2019)
À paraître en octobre : un essai sur George Picquart
Le faux ami du capitaine Dreyfus. Picquart, l’Affaire et ses mythes, Grasset, sortie le 23 octobre 2019, 18 €.
Dans la mémoire collective, l’affaire Dreyfus est l’histoire d’une victime : Dreyfus, et d’un héros : Picquart.
Picquart ? Un jeune et brillant lieutenant-colonel, qui, découvrant l’erreur qui avait fait condamner un innocent, mit tout en œuvre pour la faire réparer. Une volonté qui était devenue, face aux résistances de sa hiérarchie, une obstination et bientôt un sacrifice. Pour n’avoir pas voulu se taire, pour avoir pensé que la justice et la vérité ne pouvaient s’incliner devant la Raison d’État et les intérêts particuliers des grands chefs de l’armée, Picquart avait été finalement emprisonné (324 jours de prison !) et mis hors l’armée. En 1906, après la victoire du droit, il sera réintégré, nommé général, et bientôt ministre de la Guerre dans le cabinet présidé par Georges Clemenceau.
C’est ce que nous dit la mémoire de l’Affaire. Elle ne correspond pourtant pas à la vérité historique que ce petit livre, sur la base d’une nombreuse documentation inédite, veut rétablir.
Les trailers (31/08/2019)
Le J’Accuse de Roman Polanski, présenté en avant première à la Mostra de Venise, est annoncé pour sortir sur les écrans le 13 novembre. Nous en connaissons la fable puisqu’il est une adaptation du D. de Robert Harris : l’Affaire vue sous l’angle de Picquart, « personnage fascinant et complexe », dit Polanski à Pascal Bruckner dans une interview que publie le dossier de presse. Antisémite mais « pas un antisémite actif [qui] n’aime pas les Juifs plus par tradition que croyance ». Un thriller et juste un thriller mais dont le réalisateur, dans la même interview, garantit l’authenticité des événements clés et de bon nombre des dialogues, « extraits des sténographies contemporaines ». Et, au passage, d’en donner un, entre Picquart et Henry, qui eût été en effet « mémorable » s’il avait existé… Nous rendrons bien sûr compte de ce J’Accuse dès sa sortie. Voici, en attendant, deux trailers :