Alain Pagès nous communique les informations suivantes :
Archives par étiquette : histoire de l’affaire Dreyfus
1894. L’homme à l’origine de l’affaire Dreyfus
1894. L’homme à l’origine de l’affaire Dreyfus, dont nous avions parlé pour annoncer sa proche sortie (voir ici), est en librairie depuis quelques jours.
Dire l’Affaire n’est pas simple et surtout dans le format contraint de la bédé. Et cette tentative de Duval et Calvez est une formidable réussite. Par le biais d’une narration de la vie d’Esterhazy, c’est l’Affaire qui est ici présentée avec précision et justesse (sur la base de la biographie de Marcel Thomas ; et cela même si on peut regretter une erreur de taille : la confusion – fréquente – entre « Ce canaille de D… » et le « faux Henry »). Un dessin magnifique et une lecture très libre qui sort du simple exposé du fait historique grâce à des procédés narratifs ingénieux et de véritables trouvailles scénaristiques. Un plaisir bien trop bref…
Notons au passage qu’après cette bande dessinée (qui est en fait la deuxième ; une première avait paru en 1948 dans le journal Ce soir), une troisième devrait paraître en 2015, sur une initiative de Michel Drouin).
A propos de Tatoueurs, tatoués au Quai Branly : l’affaire Dreyfus en tatouages
Dans son L’Argot et le tatouage des criminels (Neuchâtel, La Baconnière, 1962, p. 112), Jean Graven écrit : « LACASSAGNE, dans ses Archives d’anthropologie criminelle, en 1910, avait décrit le cas de cet Ancien cocher, Auguste Formain, cité devant la 8e Chambre correctionnelle, à Paris, pour coups et blessures par le Dr Rabinovitch, à la Salpêtrière : “Formain serait un inculpé quelconque si son corps ne reproduisait en 121 tatouages très artistiques les scènes de l’affaire Dreyfus. Alors qu’il était dans une compagnie de discipline, Formain a rencontré un tatoueur, égaré lui aussi dans les bataillons d’Afrique, qui a entrepris d’exécuter sur son corps une véritable oeuvre d’art… Dix-huit mois ont été nécessaires à l’artiste pour mener son travail à bonne fin… La pièce principale de ce musée épidermique occupe le dos tout entier depuis le derrière du cou, jusqu’au bas des reins : c’est la dégradation de Dreyfus » avec des allégories de toutes sortes. Au milieu de déesses multiples, la France désigne du doigt au condamné l’île lointaine du Diable. Cette pièce seule demanda à l’artiste tatoueur un travail de trois mois. Elle est telle que le major de la compagnie de discipline où se trouvait Formain a offert à celui-ci 400 fr. s’il consentait à s’en dessaisir, c’est-à-dire à se la laisser enlever du dos par un scalpel spécial et peu douloureux. Formain a refusé et à gardé sur son dos son trésor artistique.” […] LACASSAGNE concluait : “Le prévenu Formain ne peut manquer avec ses 121 scènes de l’affaire Dreyfus sur le corps, de finir dans un musée.” »
Un tatouage étonnant dont on retrouvera un écho dans l’exposition Tatoueurs, tatoués présentée au quai Branly.
Un monument Dreyfus à Mulhouse
Martine Le Blond-Zola nous communique l’information suivante :
Le projet d’un monument à la mémoire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus à Mulhouse lancé le 12 juillet 2006 par l’Association Monument Dreyfus présidée par Fernand Hessel se concrétise. La ville a donné son aval. La statue, œuvre du sculpteur Sylvie Koechlin, sera érigée dans le jardin Steinbach en face du Musée des Beaux-Arts. Une souscription publique sera lancée à Mulhouse le 16 octobre 2014 dans le cadre d’une conférence donnée par Georges Joumas auteur du livre Alfred Dreyfus, officier en 14-18.
Christophe Maillard, Pierre Biétry (1872-1918)
Elle nous avait échappé… En 2013, a paru une biographie de Pierre Biétry, militant socialiste devenu le leader des Jaunes (la Fédération nationale des Jaunes de France), ce syndicat nationaliste, antisocialiste et antisémite que le patronat avait intérêt à faire vivre, et à ce titre compagnon de route – un temps – de l’Action française. De Biétry, importante figure de l’antidreyfusisme au tournant du siècle, fondateur aussi de l’éphémère Parti socialiste national, nous ne connaissions finalement que les pages passionnantes que lui avait consacrées Zeev Sternhell et il est heureux de voir enfin paraître la biographie intellectuelle de ce personnage oublié et pourtant essentiel. Il fut un de ceux, on s’en souvient peut-être, qui, en 1908, au lendemain du procès Grégori, vint à la Chambre soutenir avec brutalité l’Action française dans sa campagne contre ce qu’elle considérait comme une falsification de l’article 445.
Dans les archives inédites des services secrets
Gallimard vient de rééditer dans sa collection Folio, ce livre qui avait déjà connu deux éditions en 2010 (illustré) et 2012 chez L’Iconoclaste. De la Païva (1870) à l’affaire Farewell (années 1980) sont publiés des extraits d’archives relatifs à l’espionnage et au contre-espionnage.
L’affaire Dreyfus y figure bien sûr. Alain Pagès, qui est l’auteur de l’article qui y est consacré, a choisi d’y publier, parmi les milliers de documents conservés au SHD, aux Archives nationales ou à celles de la Préfecture de police, quelques pièces dont un document peu connu et tout à fait passionnant (et qui ne figurait que sous forme d’extraits dans la première édition ; il est ici publié intégralement) : les fiches de renseignements rassemblés à propos des jurés du procès Zola. Un livre passionnant et un nouveau très bon article du grand spécialiste de Zola et de l’Affaire.
Un colloque sur Péguy et les juifs à Strasbourg
Franck Ferrand, L’histoire interdite
Nous avions déjà parlé un peu rapidement de ce livre (voir ici) sortit en 2008 chez Tallandier. Sa très récente réédition en poche (Points, 6.70€) nous invite à y revenir.
Bernard Giovanangeli, ,Le Général de Galliffet
Une nouvelle biographie de Galliffet vient tout juste de paraître aux éditions Bernard Giovanangeli et due à Georges Gugliotta. Nous en attendions beaucoup après les quatre tentatives précédentes, toutes fort décevantes (Louis Thomas, 1941 ; Henri de Rolland, 1945 ; André Gillois, 1983 ; Christophe Monat, 1985).