Archives de catégorie : Bibliographie

Un nouvelle biographie d’Aristide Briand

A paru, en 2016, aux éditions du CNRS, une nouvelle biographie de Briand due à Christophe Bellon, après, en autres, la grande hagiographie de Suarez et les ouvrages plus récents de Bernard Oudin (1987 puis 2004) et Gérard Unger (2005). Christophe Bellon a signé avec cet Aristide Briand, un livre d’un immense intérêt mais qui, sur le chapitre de l’Affaire, nous laisse quelque peu sur notre faim. Continuer la lecture

Georges Valence, Raymond Poincaré

Georges Valence a publié, l’année dernière, chez Perrin, une biographie de Raymond Poincaré. Une nouvelle biographie après celles – la liste risque de ne pas être exhaustive – d’Henri Girard (1913), Henri Biget (1913), Gabriel Maisme (1914), Henri Seeholzer (1922), Maurice Reclus (1928), René Dumesnil (1931 ou 1932), George Samné (1933), Gabriel Hanotaux (1934), Fernand Payen (1936), Jacques Chastenet (1948), Pierre Miquel (1961), Daniel Amson (1997), John F. V. Keiger (1997), François Roth (2000) et Paul Marcus (2006).

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Thibault Gandouly, Paul de Cassagnac

Aux éditions Via Romana – éditeur dont l’orientation, à voir le catalogue (Pierre-Antoine Cousteau, Rebatet, La Varende, Jean Raspail, Jean-Yves Le Gallou, Yves Chiron, Jean Madiran, Marcel Lefebvre, etc.) ne fait pas le moindre doute et qui avait republié en 2006 l’ahurissant Une affaire d’honneur. L’affaire Dreyfus d’Yves Amiot – originellement paru aux éditions Ulysse – vient de paraître la première biographie (on oubliera le petit opuscule de 50 pages dû à Albert Croquez et publié en 1911 chez Émile-Paul) consacrée à Paul Granier de Cassagnac, ou plus exactement première biographie en français puisqu’avait paru en 1991, à New York, l’important Paul de Cassagnac and the Authoritarian Tradition in Nineteeth-Century France, signé par Karen M. Offen (Library of Congress).

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L’Affaire dans quelques récents numéros de revues universitaires V

Nouvelle récolte :

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Jean-Numa Ducange, Jules Guesde

Jean-Numa Ducange a publié en avril dernier chez Armand Colin un Jules Guesde. L’anti-Jaurès ? On y apprendra, si on l’ignorait, que ce n’est pas un hypothétique et fantasmatique antisémitisme, comme nous le soutient Alexis Lacroix, qui le tint loin de l’Affaire mais des raisons avant tout politiques et sa volonté de « faire du socialisme, et rien que du socialisme ». Après une rapide réfutation du Guesde antisémite, Jean-Numa Ducange nous montre un Guesde dans un premier temps plus dreyfusard encore que Jaurès puis faisant le choix de l’abstention par intransigeance et volonté d’indépendance au nom d’un « séparatisme ouvrier » qui commandera aussi son refus en juin 1899 d’accepter l’entrée d’un socialiste dans un gouvernement bourgeois.
Un passionnant travail qui, après les travaux de Claude Willard et des ouvrages qui jusqu’alors tenaient plus de l’hagiographie, nous permet de mieux connaître cette grande figure du socialisme – « le socialisme fait homme » – dont on a voulu faire un sectaire et qui fut avant tout, le travail de Jean-Numa Ducange nous le montre bien, « un pur ».

Une nouvelle synthèse de l’Affaire : L’Affaire Dreyfus de Serge Pacaud

Vient de paraître aux éditions Marivole : L’Affaire Dreyfus de Serge Pacaud. Richement illustré, il est une narration simple, souvent simplifiée mais sans surprise de l’Affaire. Le seul problème en est cette annonce d’une mise en lumière « des questions qui suscitent les plus grandes réserves à la lecture des événements et des faits » qui font de ce livre, toujours selon la quatrième de couverture, un nouveau « J’Accuse…! » qui énumère « les points de détails équivoques, et incrimine l’Histoire d’avoir fait fi de l’entière vérité au profit d’un consensus apaisé ». Rien que ça ! Continuer la lecture

Alexis Lacroix, J’Accuse ! 1898-2018 et Le Socialisme des imbéciles

Alexis Lacroix vient de publier aux éditions de l’Observatoire, son « J’Accuse…! »… sans points de suspension. L‘ancien directeur adjoint de Marianne, aujourd’hui directeur de rédaction délégué de L’Express, passe sur les lignes de front et en appelle au sursaut et à la nécessité – urgente en effet – de combattre l’antisémitisme en France et pour cela à « réveiller l’esprit des dreyfusards ». Pour ce faire, il exalte, dans l’énergie qu’il met à dénoncer cette « gauche volontiers “insoumise”, et en vérité nihiliste, car imbue d’une politique et d’une géopolitique du “coup de force”, qui, dans l’affaire Dreyfus, était tombée du côté antidreyfusard de la barricade » (p. 88), les « derniers dreyfusards » que sont Bernard-Henri Lévy et Manuel Valls. Il invite pour cela ses lecteurs à se placer dans le sillage du dernier qui, explique-t-il, à l’époque où il était aux affaires, tint bon, « affirm[a] une position non négociable », « résista sur la ligne de front intellectuelle et politique au “néoantisémitisme” » et eut « le courage d’affirmer aussi que, si l’autre gauche, celle de Mendès-France et du radical Clemenceau, laisse s’opérer cette diabolique fusion [celle d’un anticapitalisme jamais éteint depuis Drumont et de la judéophobie structurale aux Frères musulmans], c’en sera fini de la France que nous aimons, cette France qui a su se diviser sur le sort d’un petit capitaine juif » (p. 114-115). 

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