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Archives par étiquette : histoire de l’affaire Dreyfus
Le J’accuse de Polanski, adaptation du D de Robert Harris. Compte rendu
« Il me faut des défis, sinon je me fais chier », déclarait Polanski en 2013 aux Inrockuptibles. Ce J’accuse est un de ces défis et sans doute un des plus grands. Et le réalisateur l’a, cinématographiquement parlant, parfaitement relevé en livrant une œuvre remarquablement interprétée (avec tout particulièrement un Grégory Gadebois impressionnant dans le rôle d’Henry), superbement réalisée, d’une réelle beauté formelle et que distingue une reconstitution du Paris de 1894-1899 époustouflante et quelques moments d’une incroyable tension dramatique. Ce J’accuse est au final une parfaite adaptation cinématographique d’An Officer and a Spy de Robert Harris, publié en français sous le titre de D. Comme lui, il repose sur un parti pris original, celui de ne pas voir l’Affaire sous son aspect politique – à l’exception toutefois de ces scènes de déferlement antisémite après la publication du « J’Accuse…! » qui pourraient donner l’impression que la France eut en 1898 sa « nuit de cristal » – mais de s’en tenir, à travers la vision quasi-subjective de Picquart, à la manière dont l’ancien chef de la Section de statistique découvrit le crime contre Dreyfus et comment, ainsi que le dit l’argument, « au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus ». Ainsi s’explique, et se justifie pleinement, la disparition de pratiquement tous les acteurs de l’Affaire et une quasi-unité de lieu focalisée sur les bureaux de l’État-major et les (principales) instructions et procès au cours desquels Picquart fut entendu.
Quelques nouveaux manuscrits en ligne sur Gallica
on va voir ici.
J’accuse de Polanski : le dossier pédagogique
Voici le dossier pédagogique que vient de mettre à disposition des enseignants la Gaumont.
Dossier_pedagogique_JaccuseBelle mise en page, belles illustrations, exercices et sujets intéressants et stimulants… Il s’y trouve toutefois un grand nombre d’erreurs et d’approximations dont nous corrigeons ici les plus problématiques pour aider les collègues qui voudraient l’utiliser :
Une importante lettre inédite de Zola
Trouvée, sur un catalogue de libraire en ligne (Autographes des siècles), cette lettre de Zola à Eugène Fasquelle :
Réédition du Picquart de Christian Vigouroux
L’Affaire Dreyfus. Vérités et légendes par Alain Pagès
Alain Pagès, qu’il n’est pas utile de présenter, vient de publier chez Perrin L’Affaire Dreyfus. Vérités et légendes. On connaît cette collection, dirigée par Emmanuel Hecht, qui, sous la forme de questions formant chapitres, propose de faire le tour d’un sujet en en débrouillant le vrai du faux. Peut-on parler de plusieurs affaires Dreyfus ? Existait-il des preuves ? Quel fut le rôle des expertises d’écriture ? « J’Accuse… ! » offre-t-il un récit complet ? Quel y fut le rôle de Clemenceau ? Zola et Picquart sont-ils des héros ? Le « Syndicat » a-t-il existé ? Qu’en est-il de la « dame voilée » ? Les socialistes furent-ils dreyfusards ? Qu’en fut-il de la presse ? L’Affaire présente-t-elle des énigmes non résolues ? Zola a-t-il été assassiné ?, etc.
Le manuscrit de « Mon père » et de « François Zola » en vente à Drouot
Les Collections Aristophil – Littérature Française des XIXe & XXe siècles chez Artcurial le 19 novembre 2019.
Un billet inédit de Picquart à Dreyfus
Anne-Cécile Lévy-Ouazana, arrière petite-fille du capitaine, a eu la gentillesse de nous faire parvenir un billet inédit de Picquart à Dreyfus, en date du 13 juillet 1906, soit au lendemain de l’arrêt de la Cour de cassation réhabilitant Dreyfus :
Mon cher Dreyfus,
Je vous remercie de votre petit mot. Je me figure votre joie et celle de tous les vôtres. J’aurais préféré, vous le savez, le conseil de guerre, mais je ne m’entête pas. Cela vaut peut-être mieux ainsi.
Mes respects à Madame Dreyfus et cordialement à vous.
G. Picquart.
Le bordereau : vrai ou faux document ?
Dans les nombreuses publications que suscite la sortie du J’accuse de Polanski, il n’est pas rare de lire que le bordereau est un faux commis par l’État-major. Le bordereau, personne ne peut discuter sérieusement cela aujourd’hui, est un document authentique, celui qui lancera toute l’Affaire. Et cette réalité tombe sous le sens. En effet, s’il avait été avait été un faux, Esterhazy serait alors innocent et la découverte de Picquart serait sans fondement puisqu’elle repose tout entière sur l’identité d’écritures. Mais surtout par quel miracle ce faux aurait-il été de la main d’Esterhazy ? Est-ce à dire qu’il aurait été complice de sa fabrication ? Qu’il était un agent double ? Et donc innocent ? Que l’État-major n’aurait pas commis, en le protégeant et en refusant de réviser le procès de Dreyfus, un crime contre le droit et la justice ? Allons, allons…